29 août 2023 - 08:13
Rêver en couleur?
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Pour la rentrée scolaire dans les 17 écoles de la région relevant du Centre de services scolaire (CSS) de Sorel Tracy, tous les espoirs sont permis. Est-ce rêver en couleur?

Voir plus d’élèves la traverser en améliorant leur intérêt et compréhension des matières enseignées. Constater une progression de la réussite scolaire, particulièrement chez les garçons qui ont du retard à rattraper. Savoir que les enseignants sont satisfaits des conditions dans lesquelles ils dispensent leur savoir. Des ambitions légitimes, mais grandes!

Car notre région n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. On ne connaît pas son ampleur. La semaine dernière, le directeur du CSS parlait de difficultés de recrutement sans en préciser le nombre. Les équipes-écoles s’affairent à trouver les moyens de le contrer, spécifiait-il. Une situation qui inquiète des parents, avec raison. Leurs enfants ont droit à un cheminement scolaire complet, adapté à leurs besoins dans un environnement sain.

Leur rôle est prioritaire pour aider leurs enfants à relever les défis intellectuels, physiques ou sociaux qu’imposent l’école. Ils doivent s’intéresser à ce qu’ils y vivent avec leurs professeurs et les autres élèves, via leurs apprentissage tant scolaires que parascolaires.

Suivre de près les devoirs et leçons – exigés encore par certains professeurs – a été pour moi, il y a des lunes, un moment privilégié de voir évoluer mes fils, mais aussi de les écouter dire ce qu’ils avaient aimé ou moins aimé de leur journée scolaire. Cela a contribué, je crois, à leur inspirer une attitude plus positive à l’égard de l’école, un meilleur comportement.

Assister aux rencontres de parents et avec les professeurs est un autre bon moyen de comprendre le cheminement de son enfant, de trouver les meilleurs moyens de l’accompagner.

La nouvelle présence en classe aux Écoles Laplume, Martel et Au Petit Bois d’une aide qui soulagera de certaines tâches les professeurs qui pourront se consacrer totalement à l’enseignement devrait aussi améliorer la situation.

Il faut aussi applaudir que le CSS ait embauché des mentors – souvent des enseignants à la retraite – pour aider à qualifier les enseignants qui ont complété des études supérieures, mais sont sans brevet d’enseignement. Une mesure fructueuse si ces mentors sont eux-mêmes ouverts, bons communicateurs et surtout conscients que l’école et les familles actuelles sont en mouvance. Donc différentes de celles qu’ils ont connues.

Malheureusement, il faut s’inquiéter que le CSS maintienne sa décision de restructurer le service d’orthopédagogie pour libérer des travailleurs qualifiés qui iront enseigner. Et ce, au détriment d’enfants en difficultés d’apprentissage.

Bravo aussi pour la directive du ministère de l’Éducation qui interdira l’usage des cellulaires en classe. Une décision qui plait aux enseignants, mais déplait aux parents qui y trouvent un outil sécurisant, un lien perpétuel avec leur enfant, où qu´il soit.

Il y a plusieurs années, nos polyvalentes l’avaient avec raison banni des classes, désirant que les jeunes suivent mieux l’enseignement dispensé que leurs textos. Reste à voir ce qui arrivera dans les écoles primaires. Seront-ils aussi interdits pendant les pauses, comme dans les polyvalentes? Je suis de ceux qui croient que l’école est un milieu de vie et de socialisation exceptionnel où la technologie ne devrait pas remplacer les jeux collectifs et les échanges interpersonnels. Peut-être réduira-t-on ainsi le harcèlement ou l’impolitesse en ligne.

Décidément, plusieurs conditions sont propices à rêver en couleur!

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