19 juillet 2022 - 07:58
Rien de moins
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Le prochain maire de Sorel-Tracy aura, à travers ses nombreuses responsabilités, celle plus ingrate de redorer le blason des élus de son rang. D’agir en sorte qu’il inspirera confiance et espoir à ses commettants, pairs et partenaires. En faisant connaitre dès le départ les règles d’intégrité qu’il appliquera.

Car il aura des travaux de taille à poursuivre, fruits de la conjoncture régionale, de la pandémie et de l’urgence climatique.

Il devra garantir des règles strictes d’aménagement du territoire, une meilleure consolidation de son usage, un souci constant d’en restreindre l’étalement. Pour mieux planifier chaque ajout aux infrastructures et bâtiments de la ville et en assurer une accessibilité maximale. Environnement, démographie, enjeux sociaux et économiques l’exigent. Ainsi optimisera-t-il les infrastructures et services en économisant les ressources, en optimisant la synergie.

Autre priorité : réinsuffler au centre-ville une seconde vie. On y a amorcé sa relance depuis quelque temps, mais elle est toujours perfectible. On doit le rendre plus attrayant encore. Donc soutenir sa vitalité économique et culturelle. Pour qu’il ne soit pas qu’une vitrine d’hier mais une partie prenante de demain. Il faut donc y concentrer commerçants locaux, restaurateurs, institutions culturelles et résidents. Y animer des rendez-vous pour les gens de tous les âges. Poursuivre son verdissement. Donc y développer ensemble une économie plurielle.

Comme il faut évidemment que la ville continue de se donner des moyens concrets d’enrichir sa vie collective. De lutter contre les inégalités sociales et de combattre les changements climatiques qui ne finissent pas d’imposer leurs contraintes.

Ainsi le prochain maire devra être une personne d’aujourd’hui, de terrain, qui sait appréhender la situation avec réalisme. Celui qui sait faire les bons constats pour apporter les meilleures solutions. Car ce poste confère à son occupant le pouvoir de changer des choses dans sa communauté.

Être maire n’est surtout pas un métier en soi, mais une fonction honorifique et temporaire qu’on sollicite. Qu’on doit mériter d’occuper parce qu’on témoigne de valeurs morales et éthiques certaines. Malheureusement, elle impose un rythme de vie effréné, car ses responsabilités et obligations augmentent au fil des ans et la mairie devient un de ces lieux où il est appelé à siéger pour y représenter son monde.

La fonction exige aussi de consacrer beaucoup de temps à la lecture de documents, puis à la réflexion qu’ils nécessitent. On s’attend de lui à ce qu’il connaisse bien ses dossiers. N’est-il pas l’élu le plus proche de son monde? Cela lui demande donc une disponibilité physique et mentale hors du commun et imposera malheureusement à sa famille, un style de vie qu’elle n’a pas choisi.

Tel un chef d’orchestre, le maire doit repérer ce qui ne va pas dans l’exécution des choses, en discuter avec ses pairs, ses employés et ses électeurs pour y remédier. Ainsi doit-il savoir écouter, entendre, être ouvert au débat, au dialogue. Comme il doit savoir fixer le cap, arbitrer les options en toute honnêteté et équité, faire ses choix sans égard à ses intérêts personnels ou à ceux de son clan.

Échaudés, les Sorelois méritent désormais un maire à la hauteur. Un maire qui consacrera exclusivement toutes ses énergies à la tâche, toutes ses heures à la qualité de vie et au bien-être de ses commettants. Rien de moins!

image