15 septembre 2016 - 00:00
Rio 2016 : Ouellet savoure l’expérience, malgré la déception
Par: Deux Rives
Guillaume Ouellet. | Dave Holland/Canadian Paralympic Committee

Guillaume Ouellet. | Dave Holland/Canadian Paralympic Committee

Le para-athlète Guillaume Ouellet, originaire de Sorel-Tracy, a goûté à la frénésie des Jeux paralympiques de Rio, sur la côte brésilienne. Ouellet rentrera par contre bredouille en sol québécois.

Le coureur a pourtant enregistré un record personnel au 1500 mètres. Il n’a pas mal fait sur sa distance de prédilection, le 5000 mètres. Il n’a néanmoins pas caché sa déception en entrevue téléphonique au www.lanouvelle.net.

« Je vais sans doute être davantage satisfait quand j’aurai pris un peu de recul. Présentement, je dois admettre que je suis un peu déçu de mon résultat. Je visais un podium au 5000 mètres », a-t-il confié.

Ouellet a pris le quatrième rang sur cette distance, complétant l’épreuve en 14 minutes 54,17 secondes. Un peu moins de 11 secondes l’ont séparé de la troisième marche du podium.

Dès le début de la course, les trois premiers se sont détachés du peloton principal. Ouellet, dont la stratégie était de partir plus lentement pour terminer en force, est demeuré dans le groupe.

« C’était la bonne chose à faire. Je n’aurais pas pu maintenir le rythme du trio de tête de toute façon. Ils sont partis comme des fusées », a-t-il partagé.

Au milieu de la course, le Victoriavillois a tenté une remontée, se détachant du peloton pour tenter de rejoindre le médaillé de bronze, le Marocain Bilel Aloui, mais il a manqué de temps.

« J’étais en voie d’enregistrer un record personnel à ce moment. Me détacher du peloton a toutefois fait en sorte que j’ai dû courir seul. Sur notre distance, c’est très difficile physiquement et mentalement. J’ai eu de la difficulté à maintenir la cadence », a-t-il enchaîné.

Le vainqueur, le Kenyan Henry Kirwa, a signé un temps de 14 minutes 17,32 secondes, comparable à la marque personnelle de Ouellet. Sa victoire n’a surpris personne.

On s’attendait également à ce qu’El Amin Chentouf, un Marocain, monte sur le podium. Il a terminé deuxième.

« Pour le reste, le champ était libre. On ne savait pas qui terminerait troisième. Le Tunisien (Bilel Aloui) est sorti un peu de nulle part. Il a fait toute une course. Je lui lève mon chapeau », a ajouté Ouellet.

L’athlète des Bois-Francs dit n’avoir aucun regret, ni même au 1500 mètres, où il a pris le 9e rang. « J’aurais aimé faire mieux, mais l’expérience acquise ici est inestimable. Ma préparation était bonne. Je suis arrivé à Rio au sommet de ma forme. Courir devant 30 000 personnes très bruyantes dimanche dernier (11 septembre) a été unique. Ils étaient plus de 10 000 pour le 5000 mètres. C’est impressionnant », a-t-il dit.

Ouellet n’a pas caché qu’il est habité par une certaine frustration, par contre. « En para-athlétisme, il y a certains athlètes que l’on ne voit pas de l’année. Ils ne prennent pas part aux Grand Prix, l’équivalent de la Coupe du monde, soit pour des raisons budgétaires ou géographiques, notamment. C’est donc difficile de se comparer. Ça a été le cas pour le Kenyan. Il n’était pas au dernier championnat du monde. Je me méfiais de lui », a-t-il souligné.

L’athlète de 29 ans, au-delà des performances, estime qu’il a vécu une riche expérience à Rio. Il restera au Brésil avec sa famille jusqu’au 20 septembre, s’accordant des vacances bien méritées. Il assistera à la cérémonie de clôture samedi (17 septembre).

« J’en profite pleinement. Je savais que c’était gros, mais ce n’est qu’en le vivant qu’on comprend vraiment la démesure. Beaucoup d’argent est investi dans les Jeux. Je ne sais pas si ça perdurera ainsi, mais c’est impressionnant. À Rio, la richesse et la pauvreté se côtoient. Tout n’est pas parfait, mais je dois dire que la ville est magnifique », a-t-il lancé.

Ouellet s’accordera maintenant une pause de quelques semaines avant de reprendre l’entraînement. Sa carrière sportive est loin d’être terminée. Il envisage déjà de prendre part aux prochains Jeux paralympiques, dans quatre ans, à Tokyo, au Japon.

« Mais il faudra prendre cette décision en famille. Une telle aventure nécessite de nombreux sacrifices », a-t-il conclu.

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