Quelques heures après l’annonce de la fermeture de l’Usine des poudres métalliques, Jean-François Gauthier, le directeur exécutif de RTFT – Opérations Québec, s’est entretenu avec notre journaliste. Questionné à savoir si d’autres activités de l’entreprise à Sorel-Tracy étaient en danger, ce dernier ne s’est pas défilé, affirmant que RTFT – Opérations Québec fait face à des conditions de marché qui sont excessivement difficiles.
« Au niveau du dioxyde de titane, c’est très difficile. On opère à seulement six fours de réduction sur une capacité de neuf fours. On avait sept fours en opération en début d’année et à la mi-année, on a arrêté un four qui était en fin de vie de manière accélérée parce que les conditions de marché n’étaient pas là », admet-il d’emblée.
Il enchaine en affirmant que l’aciérie, où sont produites les billettes d’acier, connaît aussi des moments difficiles puisqu’elle est sous l’influence du marché instable. « Je ne cacherai pas que c’est aussi très difficile au niveau de l’aciérie, verbalise M. Gauthier. [Elle] produit des billettes d’acier avec des tarifs de 50 % et la majorité de nos ventes se font aux États-Unis. »
Dans ce contexte, Jean-François Gauthier assure que l’entreprise multiplie les efforts dans les dernières années pour faire face à ce marché instable. « Malgré des exercices d’optimisation de réduction de coût, l’entreprise se retrouve dans une situation financière qui est toujours précaire. En 2024, on a amorcé une transformation pour trouver un plan afin de se redonner une santé financière à long terme pour l’ensemble des opérations », explique le directeur.
Éclaircie dans l’orage
Jean-François Gauthier tempère la situation, soutenant que le complexe de Sorel-Tracy « a de nombreuses forces ». « D’abord un centre de technologie qui est très innovant, qui a développé le processus UGS. C’est notre usine de production de dioxyde de titane à haute pureté qui est la plus grosse au monde. On a aussi fait des efforts de diversification au niveau des minéraux critiques et stratégiques. On peut penser à l’usine de scandium », détaille-t-il.
« On poursuit nos efforts et on doit garder espoir. On a un plan de transformation qui est très clair. Les tarifs douaniers américains vont évoluer dans le temps. On croit donc que l’aciérie va pouvoir augmenter sa capacité de production dans le futur de manière importante par rapport à maintenant. On est résolument motivé à faire en sorte que le plan de transformation fonctionne et qu’on assure une viabilité à long terme de nos installations. Ça fait 75 ans qu’on existe et on doit à toutes les générations et au milieu de Sorel-Tracy de faire en sorte qu’on sera la dans 75 ans », conclut Jean-François Gauthier.







