1 juin 2020 - 18:52
Les eaux de procédé au service de la communauté
Rio Tinto Fer et Titane ferme la porte une fois de plus au projet de gens d’affaires
Par: Sébastien Lacroix
L’énergie produite par les eaux de procédé de Rio Tinto Fer et Titane serait comparable à une centrale électrique.
Photo archives - Philippe Manning

L’énergie produite par les eaux de procédé de Rio Tinto Fer et Titane serait comparable à une centrale électrique. Photo archives - Philippe Manning

Le projet de récupérer les eaux de procédé de Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) comme source d’énergie pour la communauté a une fois de plus été remis aux calendes grecques. Un groupe d’hommes d’affaires a reçu une fin de non-recevoir, la semaine dernière, après avoir relancé la compagnie au début du mois de mai pour un projet de culture en serre ou de pisciculture.

Michel Beaudet, Benoit Lefebvre et Jean-Pierre Salvas travaillaient sur le projet depuis un peu plus d’un an et demi avec l’idée de s’implanter sur l’ancien terrain de Tioxide à proximité des installations de RTFT.

Une étude d’opportunité avait été menée et des contacts avaient été faits auprès du ministère de l’Agriculture et de quelques grandes bannières de l’alimentation pour sonder l’intérêt. Celle-ci s’était avérée concluante.

Le groupe s’était inspiré des Serres Toundra qui se servent de l’eau chaude ainsi que des rejets thermiques de l’usine de Résolu, à Saint-Félicien. Il souhaitait implanter un projet plus modeste à Sorel-Tracy.

Un projet qui aurait également servi d’enrichissement collectif, un peu comme pour le Parc éolien Pierre-De Saurel, nous ont fait savoir Benoit Lefebvre et Michel Beaudet, qui ont collaboré à la mise en place du Parc. En entrevue à CJSO, le préfet Gilles Salvas a même indiqué que la MRC de Pierre-De Saurel pourrait participer à l’étude de faisabilité que le groupe souhaitait mener.

Une correspondance avait d’ailleurs été envoyée à la compagnie, le 8 mai dernier, avançant de nouveaux arguments. On souhaitant déranger le moins possible la production, mais RTFT a fait savoir qu’elle n’irait pas de l’avant.

Dans un bref commentaire, RTFT a indiqué qu’une étude de préfaisabilité sur le projet de récupération des rejets thermiques leur a été présentée en 2019. Elle a été analysée par des experts de son Centre de technologie et le projet a été jugé non viable à l’automne 2019.

Les promoteurs estimaient que le projet de serres aurait pris à peine 5 % de l’énergie produite par les eaux de procédé dont l’entreprise se sert pour refroidir les fours de réduction. Une consommation à l’heure qui équivaut au volume de quatre piscines olympiques. De l’eau qui est ensuite rejetée au fleuve.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des promoteurs s’intéressent aux eaux de procédé de Rio Tinto Fer et Titane, dont l’énergie produite serait comparable à celle d’une centrale électrique. En 2011, le Technocentre avait mené un ambitieux projet qui n’était finalement jamais allé de l’avant.

« Le projet de l’époque n’a pas levé parce que RTFT était en difficulté après la récession économique. Le manque d’intérêt à bouger au rythme du promoteur de la part de RTFT était évident. Nous avions un promoteur pour les serres qui est malheureusement décédé dans un accident d’hélicoptère », nous a fait savoir l’ex-directeur général du Technocentre, Normand Gariépy.

C’est pourquoi Benoit Lefebvre, qui s’est impliqué bénévolement dans le projet avec Michel Beaudet et Jean-Pierre Salvas, espère que l’idée sera reprise dans quelques années. « C’est une course à relais. Peut-être que quelqu’un reprendra le bâton », illustre-t-il.

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