27 août 2016 - 00:00
Sauvetage au Canal de Saint-Ours: «Il n’avait plus d’énergie, il avait tout donné»
Par: Deux Rives
L'Homme s'était retrouvé dasn les remous, après être tombé de sa motomarine. | Photo: Gracieuseté

L'Homme s'était retrouvé dasn les remous, après être tombé de sa motomarine. | Photo: Gracieuseté

Josianne Guillemette, Antoynet et Clément Fournier. | Photo: Facebook

Josianne Guillemette, Antoynet et Clément Fournier. | Photo: Facebook

Voyant un plaisancier en motomarine s’aventurer près des vagues du barrage, les Sorelois Antoynet et Clément Fournier qui se promenaient le long du canal se demandaient bien ce qu’il pouvait faire là. Ils ont tout de suite saisi l’urgence de la situation lorsque ce dernier est tombé à l’eau, son embarcation ayant été renversée par une vague.

«Je l’entendais crier «Au secours!», relate Mme Fournier, au sujet de l’incident survenu vendredi soir. On n’avait pas notre cellulaire, alors mon mari a tout de suite arrêté la première voiture qui passait.»

Josianne Guillemette, quant à elle, a bien vu que quelque chose se passait quand qu’on lui a fait signe d’immobiliser sa voiture. C’est elle qui a contacté les services d’urgence, à 18h43. Tout comme plusieurs citoyens qui se sont réunis sur les lieux, Josianne a tenté d’apporter une aide à l’homme à l’eau, qui a été attiré vers la chute, près d’une paroi de ciment.

«On ne savait pas s’il nous entendait. J’ai sifflé fort pour lui dire que quelqu’un était là», raconte la jeune femme. De l’autre côté, des passants ont sauté par-dessus la clôture pour tenter de l’aider du haut du pont. Quelqu’un a pu lui lancer une bouée.

«Il s’accrochait vraiment fort à sa motomarine, qui tournait constamment», se remémore-t-elle.

Mme Fournier s’étonnait d’ailleurs de cette insistance. «On se disait: «Mais qu’est-ce qu’il fait là!» Il essayait toujours de retourner sur son seadoo, de s’agripper, mais il n’arrivait pas à retrouver son équilibre.»

Après quelques minutes, Josianne Guillemette est retournée à sa voiture, cherchant en vain une corde qu’elle aurait pu lui lancer. Elle s’apprêtait à aller cogner à une résidence tout près lorsque des policiers sont arrivés sur les lieux, environ 15 minutes après son appel. Ces derniers ont pu lancer une corde à l’homme, qui l’a accrochée au guidon de sa motomarine.

«On essayait de lui expliquer de l’accrocher à sa taille, en criant et en lui faisant de grands gestes, mais il n’entendait pas et essayait d’expliquer quelque chose qu’on n’arrivait pas à comprendre non plus.»

À un certain moment, il s’est retrouvé avec le bras dans l’espace de son gilet de sauvetage où aurait normalement dû se trouver sa tête.

40 minutes de combat

Les services de sécurité incendie et la Sûreté du Québec sont ensuite rapidement arrivés sur les lieux. Puis les bateaux, dont celui de la Garde côtière. «De ce que j’ai vu, les secouristes ont vraiment tiré l’homme en lui tenant fermement les bras. Ils sont allés chercher la motomarine ensuite», indique Josianne Guillemette.

«Il n’avait plus aucune énergie pour remonter dans le bateau. Il avait tout donné, raconte-t-elle, estimant que l’homme a dû combattre les remous pendant au moins 40 minutes. Et tant qu’il n’était pas sain et sauf dans le bateau, j’étais incapable de m’en aller.»

Pas question non plus pour Mme Fournier de quitter tant que l’intervention n’était pas complétée. «Dès qu’il a été sauvé, je me suis mise à applaudir!»

«On lui a sauvé la vie»

En repensant au fil des événements, Antoynet Fournier constate bien que d’une certaine façon, son mari et elle lui ont sauvé la vie.

Les circonstances sont d’autant plus particulières que la petite promenade à Saint-Roch n’était pas dans les plans de départ de la soirée pour le couple. C’est Mme Fournier qui a convaincu son mari de faire ce petit détour. «Il n’y a pas de hasard», laisse-t-elle tomber.

De son côté, Josianne se dit aussi soulagée que l’homme n’ait subi aucune blessure, mais avoue que tout cet événement a été bien stressant. «C’est un fort sentiment d’impuissance, que j’espère ne jamais revivre!, décrit-elle. J’avais hâte de voir les bateaux arriver!.»

À ses yeux, il est aussi rassurant de voir à quel point plusieurs personnes se sont mobilisés pour tenter de lui apporter secours. «Beaucoup de monde ont essayé de lui donner un coup de main, de n’importe quelle façon.»

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