21 mars 2023 - 08:16
Savoir s’adapter aux temps qui changent
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Dans les villes industrielles, comme Sorel-Tracy, les entreprises ont longtemps fait la loi. Leur présence assurait la vitalité économique par la création d’emplois. Aujourd’hui, une partie de l’équation s’est inversée et elles ont besoin du soutien et de la mobilisation des communautés dans lesquelles elles sont installées pour attirer et retenir la main-d’œuvre. Pour cela, elles doivent avoir bonne réputation, et ça exige des efforts de leur part.

Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) est au cœur de notre économie régionale et du créneau de la métallurgie. Le directeur général de RTFT Opérations Québec, Jean-François Gauthier, s’est présenté au déjeuner-conférence de la Chambre de commerce pour rappeler les investissements très importants annoncés fièrement à l’automne dernier. Des investissements de 737 millions $ qui devraient permettre à l’entreprise de diminuer de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 puis de devenir carboneutre en 2050.

Le fait d’en parler et de le communiquer vise à démontrer que RTFT a choisi de s’adapter aux nouvelles réalités et aux attentes de la population. Une population qui a le droit d’être exigeante au moment même où les impacts des bouleversements climatiques se font sentir. C’est bon pour la réputation.

Et puis il y a cette semaine le cas de Richardson International. Cette entreprise aussi est importante, cette fois dans le secteur agricole, l’autre créneau majeur de notre économie régionale. Mais les résidents du centre-ville, préoccupés de leur santé, ont vu leur patience être mise à l’épreuve avec un nouvel épisode de poussière. L’entreprise dit vouloir trouver des solutions, la création d’un comité de vigie en fait foi. Mais pourquoi négliger d’informer la Ville de Sorel-Tracy alors qu’elle s’était engagée à le faire? Ce sont de mauvais signaux à donner à la population.

Au gouvernement aussi

Depuis plusieurs années les organismes communautaires, les municipalités et les commerces sont confrontés à la difficulté de trouver des étudiants pour les emplois d’été. Pour les municipalités, ce sont très souvent les services pour les enfants (camps de jour et piscines publiques, par exemple) qui vivent la pression de la pénurie. Les salaires offerts par les municipalités doivent être compétitifs.

Le député fédéral Louis Plamondon regrettait et dénonçait cette semaine des coupures importantes dans le programme Emplois d’été Canada, un montant de 300 000 $. Ce programme bénéficie largement aux municipalités et aux organismes communautaires.

Jusqu’ici, ce programme avait d’abord pour mission de soutenir la création d’emplois d’été pour les jeunes durant l’été. Lentement, à cause de la pénurie de main-d’œuvre, le programme aide les organismes communautaires et les municipalités à offrir des salaires un peu plus compétitifs aux étudiants pour les emplois d’été. Quel sera l’impact de ces coupures importantes sur les services offerts aux enfants par les municipalités l’été prochain?

La réalité des organismes communautaires est peut-être un peu différente, mais ce programme leur permet d’embaucher des étudiants durant les vacances estivales d’employés réguliers pour éviter les bris de services. Ces coupures ajoutent également de la pression sur ces organismes. Il est peut-être temps de revoir complètement la mission de ce programme pour l’adapter à la réalité de ces temps de pénurie de main-d’œuvre afin de mieux répondre aux besoins.

Oui, les temps ont changé. Il faut s’adapter.

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