5 mars 2024 - 08:48
Sept ans de pénitencier pour s’être fait justice lui-même
Par: Stéphane Fortier

Yves-Martin Larocque a été condamné à sept ans de pénitencier, le 4 mars derniers, au palais de justice de Longueuil. Photothèque | Les 2 Rives ©

Le 4 mars dernier, au palais de justice de Longueuil, la juge Louise Leduc de la Cour supérieure du Québec a prononcé une sentence de sept ans de pénitencier envers Yves-Martin Larocque, cet homme qui, à Contrecœur en août 2021, avait fait feu en direction d’une voiture occupée par trois personnes.

Voulant répondre à de l’intimidation et des menaces proférées envers lui, il avait décidé, en lieu et place de prévenir la police, de se faire justice lui-même. Il a donc tiré à l’aide d’une carabine enregistrée, en direction d’une voiture dans laquelle prenaient place trois personnes. Lors de cet événement, une balle perdue avait également atteint un enfant de sept ans à une jambe. Si l’enfant n’a conservé que des séquelles psychologiques, David Burelle-Jeannotte, un des occupants du véhicule, se déplace aujourd’hui en fauteuil roulant et est handicapé pour le restant de ses jours.

Yves-Martin Larocque, 39 ans, avait plaidé coupable dès le début des procédures pour voies de faits graves, après avoir déchargé une arme à feu dans l’intention de blesser et avoir fait une utilisation négligente d’une arme. La Couronne demandait 10 ans et l’avocate de la défense quatre ans. La juge a coupé la poire en deux.

En tenant compte tout à la fois de circonstances atténuantes, des conditions de détention difficiles et de la gravité des actes de M. Larocque, la juge l’a condamné à sept ans de pénitencier, mais comme il avait déjà passé 925 jours de détentions préventives (30 mois et quelques jours), et selon un calcul prévu dans de tels cas, ce total a été porté à 1504 jours de détentions provisoires, ce qui a réduit la peine à 1051 jours à purger pour les quatre chefs d’accusation envers l’accusé, soit un peu plus de deux ans et huit mois.

Après avoir relaté les événements de ce jour d’août 2021 et rapporté les conséquences du crime commis, soit des dommages physiques et psychologiques importants chez les victimes, la juge Louise Leduc, qui considère l’état de M. Burelle-Jeannotte comme étant d’une grande tristesse, a parlé des effets que cet événement a pu avoir sur les victimes, tout en parlant aussi de l’état d’esprit de Larocque. « Il reconnaît le caractère inadéquat de la situation dans laquelle il s’est placé. Il est conscient des conséquences de ses gestes. Il a de l’empathie et verbalise des regrets sincères envers les victimes », a mentionné la juge en précisant que les chances de récidives étaient faibles dans le cas de M. Larocque et que le fait qu’il n’ait pas d’antécédents judiciaires a plaidé en sa faveur.

image
image