9 avril 2024 - 08:11
« Si j’aurais su… »
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Le conseil sorelois s’est donné une marge de manœuvre de 45 M$ pour mener à terme la construction de son nouveau centre aquatique pour lequel il aurait droit à une subvention de 26 M$ pour l’ériger. La facture totale serait alors de 19 M$. Ce chiffre questionne. Pas pour renoncer au projet, mais bien pour en tirer les leçons qui s’imposent.

Remontons en 2020. Le conseil avait déposé une première version du projet du « complexe aquatique et sportif » avec piscine semi-olympique, bassin récréatif, zone de jeux d’eau, terrain synthétique intérieur, piste de course à pied de trois corridors au pourtour du terrain synthétique, salle polyvalente subdivisible et vestiaires ergonomiques. On l’estimait à 28 M$ dont 20 M$ possibles en subventions. Donc 8 M$ à débourser (9,25 M$ en dollars de 2024). Presque la moitié des sommes actuellement nécessaires pour un projet qui vise favoriser la qualité de vie de ses citoyens et augmenter l’attractivité de la région. Un projet de plus grande envergure par rapport à celui d’aujourd’hui!

Entretemps, le projet est passé à 35 M$ puis à 40 M$, ce qui a incité le conseil à le scinder, laissant de côté le terrain synthétique intérieur et l’anneau de course pour le moment. Des infrastructures dignes du XXIe siècle.

C’est fou de constater que si on avait pris la décision d’aller de l’avant avec ce projet au moment de son dépôt et même plus tard malgré les estimations croissantes, Sorel-Tracy aurait économisé largement tout en conservant un projet initial applaudi par des citoyens et réussissant même à l’intérieur du budget actuel de 19 M$ probablement mettre la piscine Laurier-R.-Ménard à niveau avec sa nouvelle vocation. Comme quoi la prudence n’est pas toujours bonne conseillère, ni l’épargne en place de l’investissement le meilleur choix. Pourtant gouverner, c’est prévoir.

On sait bien qu’un projet reporté coûtera plus cher à cause de la hausse de l’indice des prix à la consommation et des taux d’intérêt. Ce fut le cas entre 2019 et 2023 (16,6 %) alors que le prix des bâtiments non-résidentiels dans la région de Montréal a explosé entre 2019 et 2023 de 42 %.

D’où l’importance de ne plus tarder à décréter cette construction. D’autant que selon les analystes, non seulement l’inflation se réduit, mais une certaine accalmie se profile dans le prix des matériaux de construction et dans l’activité de cette industrie, ce qui favorise les émetteurs d’ordre.

Il faut donc procéder maintenant. L’histoire de ce dossier a trop duré et se finit à la hausse. N’attendons pas que ce projet se réduise à une piscine extérieure même chauffée!

Parodions la phrase célèbre du petit Lebrac dans le film La guerre des boutons : « Si j’aurais su, j’aurais pas venu ». Au conseil de compléter la phrase « Si j’aurais su… »

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