10 février 2021 - 15:17
Sorel-Tracy appuie 700 médecins qui veulent la décentralisation en santé
Par: Katy Desrosiers

Déjà en 2017, les employés de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) se mobilisaient contre le projet de centralisation des laboratoires OPTILAB. Photothèque | Les 2 Rives ©

La Ville de Sorel-Tracy appuie un regroupement de 700 médecins du Québec qui souhaite une décentralisation du système de santé et le retour de postes de direction dans les centres hospitaliers régionaux.

Depuis des années, la Ville de Sorel-Tracy ainsi que son maire, Serge Péloquin, se battent en collaboration avec la MRC de Pierre-De Saurel, des organismes du territoire et des médecins de la région pour un retour de la gouvernance locale en santé.

Lors du conseil du 1er février, une résolution a été adoptée pour appuyer le Regroupement québécois des médecins pour une décentralisation du système de santé (RQMDSS) dans leur lutte.

Le maire souligne que le RQMDSS arrive aux mêmes conclusions que la Ville. « Ce qu’ils ont fait dans le passé, c’est de l’hypercentralisation, ce que moi j’appelais de la centralisation abusive, comme d’envoyer les labos et le service de paye à l’extérieur, la pédiatrie et les corridors de service. Bref, tout ça fait en sorte qu’aujourd’hui, le Regroupement réclame la fin de l’inaction et un engagement concret vers la décentralisation et la gouvernance locale et décisionnelle », mentionne le maire.

Le Regroupement a contacté M. Péloquin afin qu’il mobilise les 27 maires des villes-centres du Québec sur la question. Le maire rappelle que ces villes vivent toutes la même situation à différents niveaux. À certains endroits, les citoyens doivent rouler 110 km pour obtenir des soins de santé qui étaient offerts auparavant localement.

Ainsi, dans l’ensemble des 27 villes-centres du Québec, aussi nommées les cités régionales, cette résolution sera adoptée.

Serge Péloquin a également salué l’implication des dernières années de deux médecins de la région, Dr Jacques Godin et Dre Marie-Claude Blouin, qui luttent également pour la décentralisation.

Plusieurs constatations

Avant l’adoption à l’unanimité de la résolution, le conseiller Patrick Péloquin a présenté plusieurs arguments en faveur de celle-ci.

Parmi eux, le conseil précise que la centralisation a rendu le système de la santé rigide et lent et que ses effets se font sentir sur l’accessibilité aux soins de santé de proximité et locaux.

Le conseil reconnaît que les médecins sont directement témoins des conséquences de la centralisation dans l’ensemble des communautés et que 700 d’entre eux, partout au Québec, se mobilisent pour demander la décentralisation.

Également, les conseillers ont souhaité appuyer cette démarche puisqu’elle s’inscrit dans les démarches visant à établir les bases d’une gouvernance locale solide et efficiente qui donnera accès en région à l’ensemble des soins médicaux de base, sans aucune discrimination.

Le Regroupement a transmis au ministère de la Santé et des Services sociaux quatre recommandations que le conseil juge peu coûteuses et rapides. Tout d’abord, il y a le rétablissement d’un poste d’administrateur décisionnel local et d’un poste décisionnel de directeur des services professionnel local, et ce, pour chaque centre hospitalier. Aussi, il y a le rétablissement d’un conseil local des médecins, des dentistes et des pharmaciens pour chaque centre hospitalier. Finalement, le Regroupement demande le rétablissement d’une table locale des chefs, réunissant les chefs de tous les départements d’un centre hospitalier.

Le conseil a aussi noté que la gestion de la crise sanitaire actuelle nécessitait une flexibilité et une réactivité qui manquait au système de santé centralisé.

Le ministère de la Santé affirme être au fait des démarches du Regroupement. Sa porte-parole Noémie Vanheuverzwijn explique que les quatre propositions nécessiteraient des modifications importantes aux lois et règlements en vigueur ainsi qu’aux structures déjà en place. Elle précise également que les ressources sont actuellement dédiées à la gestion de la pandémie.

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