Le dernier avis public sera publié le 10 avril afin d’annoncer les nouvelles modalités du règlement. Ils seront dès lors publiés uniquement sur le site Internet de la Ville de Sorel-Tracy et sur le babillard de l’Hôtel de Ville.
« On n’a pas l’intention de diminuer notre implication dans le journal local. On va se servir de ce budget pour donner de l’information sur nos différents projets. Souvent ces avis publics, ce sont des trucs que personne ne comprenait. Ça ne parlait qu’avec des numéros et des chiffres. C’était la loi qui nous obligeait à le faire. On va continuer de le faire par le site Internet », a expliqué le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin.
L’ensemble des documents, qui ne sont pas des avis publics, sera encore publié dans le journal. Le conseil pourra aussi diffuser un avis public dans ce média pour une situation exceptionnelle.
« On va pouvoir apposer les plans associés sur le site Internet. Les gens vont avoir beaucoup plus d’informations que ce qu’ils possédaient dans le journal, a ajouté le greffier René Chevalier. Dans le journal, on doit payer en fonction du nombre d’espaces qu’on utilise. On aura une plus grande marge de manœuvre. »
Le conseil municipal a terminé son intervention en incitant le journal local à s’informer sur les enveloppes budgétaires offertes par le gouvernement, lors du dernier budget provincial, pour permettre aux médias une conversion vers des plates-formes numériques.
Bon an mal an, la Ville consacrait environ 20 000$ pour annoncer des changements de zonage, des dérogations mineures ou autres avis publics dans les pages du journal Les 2 Rives. Cela représentait environ le quart du budget consacré par la Ville dans ce média. Seul le conseiller municipal, Martin Lajeunesse, a répondu à la question posée par Les 2 Rives sur l’utilité des avis publics imprimés dans les journaux.
« Pour ma part, les avis publics auront toujours leurs raisons d’être. Les nouvelles technologies nous permettent d’ajouter plus d’informations pertinentes à moindre coût. Et pour compenser ce virage numérique, le gouvernement du Québec a prévu une aide financière pour les hebdos locaux. La Ville va continuer tout de même à acheter de la publicité dans les médias locaux.»
Les autres conseillers n’ont pas voulu répondre puisque la décision a été adoptée à l’unanimité.
Presse en danger dénonce la mesure
La Fédération nationale des communications qui est l’instigatrice du mouvement Presse en danger déplore la mesure, bien qu’elle soit légale. Elle fragilise, selon eux, davantage les médias. Au moment de l’adoption de la loi, l’organisation en craignait les conséquences.
« On est extrêmement déçus de la loi. Nous croyons que les municipalités se doivent d’encourager les journaux locaux. La publication des avis publics est un bon moyen. C’est, à mon avis, occulté l’importance des médias locaux. C’est une source de revenus de moins qui empêche les journaux de mener à bien leur mission […] C’est inévitable. Les municipalités iront dans cette direction », croit la présidente de la Fédération, Pascale St-Onge.
Le mouvement Presse en danger a vu le jour parce que la Fédération, qui représente près de 6000 travailleurs des médias et de la culture, constatait une crise sans précédent de la presse écrite, raconte Mme St-Onge.
« L’idée est de sensibiliser la population et le gouvernement. L’information ne peut pas être évaluée seulement à sa valeur marchande. On doit la considérer comme un bien public », ajoute-t-elle.
Nouvelle loi
Les municipalités ont le pouvoir, par règlement, d’établir le moyen par lequel les avis publics seront publiés en vertu des dispositions de la nouvelle loi 122 adoptée en juin 2017.