16 juin 2023 - 11:13
Sorel-Tracy : les cols bleus parlent d’une « administration nonchalante et méprisante »
Par : Alexandre Brouillard

Les cols bleus sont prêts à poursuivre la grève générale illimitée qu’ils ont déclenchée le 17 mai dernier. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Près d’un mois après le déclenchement de la grève générale illimitée, les cols bleus de Sorel-Tracy décrient la « nonchalance » avec laquelle les dirigeants de la Ville, selon eux, traitent les négociations.

Lors de la dernière séance du conseil municipal, le 5 juin dernier, le maire s’était indigné concernant la perturbation de la séance par des cols bleus et avait émis certains doutes à l’endroit de l’accompagnement offert par la centrale syndicale CSN aux cols bleus.

Une semaine plus tard, le lundi 13 juin, les deux partis s’étaient de nouveau rencontré avec la présence d’un médiateur et, le 14 juin, les membres du Syndicat des employés municipaux de la Ville de Sorel-Tracy–CSN se sont réunis en assemblée générale.

Ensuite, le Syndicat a transmis un communiqué dans lequel il réitère la solidarité de ses membres et leur détermination à poursuivre le conflit de travail jusqu’à ce que la Ville accepte de faire son bout de chemin sur la question des salaires.

« Contrairement à ce que le maire a récemment affirmé dans les médias, la Ville ne tente pas de trouver le « juste milieu ». Bien au contraire. Elle fait du surplace depuis plus de 15 mois. Pour leur part, les cols bleus ont sensiblement réduit leurs demandes, souligne Martin Gingras, président du syndicat. Le maire devrait venir s’asseoir à la table de négociation pour constater ce qui se dit plutôt que de se fier à ses représentants ».

Le Syndicat avance que le maire a accès à des informations erronées. « Pendant son attaque envers les cols bleus lors d’une séance du conseil municipal, Patrick Péloquin a affirmé que ceux-ci avaient reçu 10 % de plus que l’indice des prix à la consommation (IPC) dans leur dernière convention collective. Or, entre 2017 et 2021, les bleus ont obtenu 2,35 % de plus que l’IPC », soutient le Syndicat dans un communiqué.

Aussi, les cols bleus ont de nouveau décrié des « propos méprisants » que des représentants de la Ville auraient tenus à l’égard de salariés.

Mépris des règles et de la sécurité

Dans le communiqué, le Syndicat réitère que la Ville fait preuve de « nonchalance » à l’égard de la réglementation, en rappelant que, selon eux, elle aurait engagé des briseurs de grève.

Rappelons que la Ville avait démenti ces accusations soutenant qu’il s’agissait d’informations erronées.

Alors que Patrick Péloquin a récemment rappelé que la Ville se base toujours sur trois principes dans des négociations, soit l’équité avec les municipalités comparables, avec les autres employés et la capacité de payer de la Ville, le Syndicat considère cette argumentation comme étant bidon.

« Dans 27 municipalités de tailles diverses, les augmentations octroyées en 2022 et 2023 démontrent toutes un rattrapage salarial durant l’une de ces deux années afin de tenir compte de l’inflation », souligne Simon Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employés de services publics–CSN. Il ajoute que d’autres municipalités ont même rouvert les conventions collectives en vigueur afin d’éviter de perdre des employés dans l’actuelle situation de pénurie de main-d’œuvre.

« Le maire Péloquin aime aussi se cacher derrière les contrats de travail des autres catégories d’employés municipaux, soit deux conventions signées en 2021 avant l’inflation actuelle. Les demandes salariales des cols bleus se basent sur l’IPC et l’inflation, un argument que le maire utilisait il y a quelques mois à peine pour justifier l’augmentation de taxes! », conclut le Syndicat dans le communiqué.

La prochaine séance de négociation est prévue le 20 juin prochain.

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