10 juin 2025 - 08:04
Sous les cacas des chiens!
Par : Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

Pasquale voulait un chien.

Ce que femme veut, Dieu le veut.

À son travail, une amie qui entraîne des chiens pour Mira avait eu écho qu’un chien Mira déclassé devenait disponible. En deux temps, trois mouvements, nous nous sommes pointés chez Mira.

Imaginez la figure de Pasquale lorsque notre gros Oso a fait son incursion dans l’enceinte! Je dis notre, car dès les premiers instants, j’ai senti que nous quitterions les lieux avec ce gros pitou.

Or, nous n’étions pas au bout de nos peines. Rapidement, Oso, qui signifie ours en espagnol, a éprouvé des problèmes. On a dû le faire opérer. De plus, nous avons appris qu’il était un candidat idéal pour l’arthrose. Afin de le socialiser, j’avais pris l’habitude de me rendre au parc à chiens près de la Maison des gouverneurs.

Il gambadait avec les autres chiens. Je le sentais heureux. L’hiver dernier, lorsque je rentrais à la maison, je constatais qu’après son petit dodo, il se relevait péniblement. Il souffrait. Visite chez le vétérinaire pour apprendre que l’arthrose commençait à faire son ravage.

D’un commun accord, Pasquale et moi avons dû se résigner et éviter le parc. J’adorais l’endroit. Été comme hiver, j’y ai rencontré de belles personnes pour socialiser, un autre monde.

Puis, nous avons appris que ce terrain servirait à ériger la patinoire offerte par les Canadiens de Montréal. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir que des archéologues avaient trouvé des artéfacts qui dataient de l’âge de pierre!

Imaginez, on marchait là-dessus et les chiens faisaient leurs petits cacas sur le terrain qui cachait de vrais trésors. Je n’en revenais pas.

Les gens qui fréquentaient régulièrement le parc étaient dévastés par cette nouvelle de l’installation de la patinoire qui les chassait littéralement de cet endroit.

Depuis que j’ai Oso, j’en ai visité des parcs à chiens dans d’autres villes et je peux vous certifier que dans certaines municipalités, ces endroits sont aussi attirants que ceux qui servent à recréer les enfants!

J’imagine les personnes qui ont dû creuser pour trouver ces vestiges. Il devait y avoir des odeurs nauséabondes qui émanaient à l’occasion, car je dois vous préciser que plusieurs propriétaires de chiens ne ramassaient pas les excréments de leur petite bête.

Pensez-y deux petites minutes. C’est quand même particulier que cet emplacement contenait une telle richesse archéologique.

Jamais je n’aurais pu imaginer que nous marchions là-dessus.

Même si je ne le fréquentais plus depuis plusieurs semaines, je garde d’excellents souvenirs de cet endroit. Quand on est propriétaire d’un chien, on veut le meilleur pour lui et je sais que les visites au parc plaisaient grandement à Oso.

L’hiver, on gelait comme des crottes, car il ventait continuellement. L’été, la chaleur devenait insupportable, car sans arbre, le soleil plombait sur nous et les chiens. L’idéal était d’y aller le matin pour éviter le pire.

Le parc à chiens m’a fait comprendre plusieurs facettes de la vie et m’a fait réaliser que ceux et celles que j’y côtoyais étaient de bonnes personnes.

Quand j’y songe aujourd’hui, je ne regrette aucunement cette belle découverte et je trouve très malheureux que les gens qui le fréquentaient n’auront plus la chance de se revoir avec leur chien.

S’ils prenaient la peine de s’y rendre, c’est qu’ils avaient à cœur leur rôle de propriétaire d’un chien car vous en conviendrez que ce n’est pas tout le monde qui peut s’occuper d’un chien convenablement.

Pour me rejoindre, commentaires, suggestions : danielmedaille@hotmail.com

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