27 octobre 2021 - 07:33
Le Sorelois d’origine lauréat d’un prix prestigieux dans Lanaudière
Stéphane Laforest récompensé pour ses accomplissements en musique
Par: Jean-Philippe Morin

Stéphane Laforest est le récipiendaire du prix Artiste de l’année du CALQ dans Lanaudière. Photo gracieuseté

Le Sorelois d’origine Stéphane Laforest est le lauréat du Prix du CALQ – Artiste de l’année dans Lanaudière. Ce prestigieux prix, qui lui a été remis lors de la 30e édition des Grands Prix Desjardins de la culture de Lanaudière, vient souligner son travail réalisé depuis près de 30 ans comme chef d’orchestre de la Sinfonia de Lanaudière, en plus de ses différentes implications dans le milieu de la musique classique.

Le principal intéressé se dit fier de cette reconnaissance non seulement pour le montant de 10 000 $ qui vient avec, mais surtout en raison des commentaires du jury.

« Si la musique classique connaît une telle vitalité dans Lanaudière, on la doit en grande partie à l’investissement et à la générosité de maestro Stéphane Laforest. Chef d’orchestre au parcours exemplaire, il a multiplié les projets pour insuffler à la population son amour pour la musique. Grâce à son dynamisme contagieux, il a réussi à maintenir une grande offre musicale en région dans le contexte pandémique, pour le plus grand bien de la communauté », ont mentionné les membres du jury du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Au cours de sa carrière, Stéphane Laforest a remporté plusieurs prix, notamment la Médaille de l’Assemblée nationale (2015), le Heinz Unger Award (2000), le Prix Opus – catégorie jeune public avec l’Orchestre symphonique de Québec (2000) et trois Grands Prix Desjardins de la Culture de Lanaudière (1999, 2010, 2015). Mais ce prix d’Artiste de l’année a un cachet particulier pour lui.

« Ce commentaire du jury me fait tellement plaisir, commente M. Laforest. Le plus dur pour un artiste ou pour quelqu’un en général qui travaille dans sa communauté, c’est de se faire reconnaître par ses pairs. Ça prend du temps et de l’investissement. Disons que je ne rajeunis pas et que cette tape dans le dos m’incite à continuer! »

Le maestro de 58 ans vante par ailleurs son équipe de musiciens pour ce prix. « Un chef d’orchestre seul, ça ne vaut pas grand-chose. Ce prix rejaillit sur notre orchestre, notre groupe de musiciens chevronnés qui est tellement dédié et talentueux. »

Carrière prolifique

Après avoir été chef d’orchestre de l’Harmonie Calixa-Lavallée de Sorel de 1987 à 1995, M. Laforest s’est rendu en Ontario pour diriger l’Orchestre symphonique de Thunder Bay jusqu’en 1998. Parallèlement, il a créé son « bébé », la Sinfonia de Lanaudière, dont il est le directeur artistique et chef d’orchestre depuis 1994.

« Au début, j’ai créé ça parce que je n’avais rien l’été. Après 27 ans, on a réalisé 560 concerts et rejoint près de 600 000 spectateurs. Je tiens tout ça à bout de bras avec ma femme et une secrétaire. Un orchestre, en moyenne, fait 10 ou 12 spectacles par année. Nous, on en fait entre 25 et 30 par année. Je crois que tout ça est entré en ligne de compte pour mon prix aussi », pense-t-il.

Son principal fait d’armes a été d’être le premier chef assistant de Kent Nagano pour l’Orchestre symphonique de Montréal de 2009 à 2011. Il a aussi été directeur artistique et chef d’orchestre de la Symphonie Nouveau-Brunswick (2005-2009), assistant-chef résident et chef en résidence de l’Orchestre symphonique de Québec (1999-2005), principal chef invité de l’Orchestra London Canada (2000-2005) et chef résident de l’Orchestre des jeunes du Québec (1986). À titre de chef invité, Stéphane Laforest a dirigé à plusieurs reprises des orchestres symphoniques majeurs comme l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre symphonique de Québec, l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa, l’Orchestre Métropolitain et Les Violons du Roy. En ce moment, il est aussi directeur artistique et chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Sherbrooke depuis 1998.

La motivation de poursuivre

Après tous ces accomplissements, Stéphane Laforest a-t-il songé tout arrêter? « À mon âge, on se pose la question, on se remet en question constamment. Je t’avoue que la pandémie n’a pas été facile. J’ai pensé à ce qu’on pouvait faire, puis j’ai relevé mes manches et j’ai foncé. J’ai créé le Festival Sinfonia et on a présenté neuf concerts. J’en suis bien fier, ce n’est pas évident partir un festival. J’ai aussi eu une année très chargée en écriture de musique, ayant pris des cours, puis écrit plus de 75 arrangements. On continue également de produire des shows. Ça nous tient occupés! »

Le plus stimulant, admet M. Laforest, est qu’après autant d’années, les gens continuent de suivre la Sinfonia de Lanaudière. « Le but dans tout ce que je fais, c’est de rejoindre le public. Je me suis toujours fait un devoir de démocratiser la musique classique. Si les gens ne sont pas là, on manque notre mission », précise celui qui porte toujours la région dans son cœur.

« Mon fils [Emmanuel Laforest] a obtenu un deuxième prix au Festival-concours de musique classique Pierre-De Saurel en mai dernier. Je suis retourné à la salle Georges-Codling et j’ai tellement de beaux souvenirs dans cette salle. Mon neveu [Vincent Guimond] joue aussi pour les Éperviers de Sorel-Tracy au hockey, je vais venir le voir jouer. La région va continuer d’avoir une place spéciale chez moi », conclut-il.

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