8 août 2023 - 07:00
Surprise…
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

…de savoir que la saga Serge Péloquin, ex-maire de Sorel-Tracy, n’est pas conclue. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) en a décidé autrement. Une décision dont je pensais qu’elle ne viendrait jamais. Cette fois, s’il est reconnu coupable, il est passible de peines possibles de prison.

Le dossier ne sera fermé que lorsqu’un juge tranchera à savoir si M. Péloquin est coupable ou non d’abus de confiance et d’interception illégale de communications privées. C’est là seulement qu’on saura si les Sorelois ont été bernés ou pas par le volubile maire. Pas avant.

Oui, je dis bien bernés. Ont-ils été obnubilés ou pas par ses belles paroles sur l’amour de sa ville, son souci de la faire progresser, sa bonne foi dans les décisions prises, sa rigueur dans les gestes posés? Avoir su, lui auraient-ils fait une confiance presqu’aveugle en l’élisant avec 75 % des voix lors du scrutin de novembre 2021?

Chose certaine, certains électeurs ont connu leur première désillusion à son égard en juin 2022 quand ils ont appris la raison pour laquelle un juge de la Cour supérieure l’a destitué de son poste. Il avait notamment installé une caméra dans le bureau du greffier qu’il disait déloyal à son égard. Ce faisant, le magistrat entérinait la décision administrative de la Commission municipale du Québec de le destituer et le déclarer inhabile à siéger comme élu pour un an. Mais on ignorait alors que la fameuse caméra avait été installée en novembre 2020, un an avant sa réélection!

Il a fallu 12 mois de plus à l’UPAC pour déposer des accusations formelles, criminelles cette fois, fondées notamment sur les témoignages d’élus et cadres supérieurs anciens et nouveaux qui ont travaillé avec lui. S’il est reconnu coupable, il sera passible de peines possibles de prison.

Déjà ce premier jugement a certainement été fort difficile à avaler pour lui. Son caractère vindicatif mis au grand jour, sa notoriété en prenait un coup. L’image de la ville aussi. Malgré tout, il l’a fait élégamment, appuyé par plusieurs électeurs qui n’ont pas hésité à l’écrire sur sa page Facebook.

Il est encore trop tôt pour connaître le sort qui lui est réservé. M. Péloquin est accusé. Déjà il a reconnu avoir posé cette caméra dans le bureau du greffier. Il faut voir la défense qu’il opposera à ces nouvelles accusations. Pour le moment, qu’on le veuille ou non, il a toujours droit à la présomption d’innocence!

Curieuse…

…de voir le sort que réservera le conseil municipal sorelois à la « maison rouge » de la rue du Prince, construite en 1846 et considérée comme patrimoniale, mais amochée dernièrement par un incendie.

Protection du patrimoine et budget municipal sont souvent incompatibles ici. L’entretien de ces édifices coûte un prix qu’on hésite à investir spontanément. Voilà donc l’occasion de voir quelle importance le conseil accorde vraiment à ce patrimoine bâti – héritage significatif du passé dont il ne reste que quelques vestiges. Trop d’incendies en ont ainsi fait disparaitre du paysage.

On sait que le maire, historien de formation, y est sensible. Une discussion élargie s’impose à savoir comment assurer la mise à niveau des édifices qui demeurent, leur mise en valeur voire leur animation. Car il y a tant d’erreurs du passé à ne pas répéter!

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