1 juin 2022 - 07:00
Après 41 ans de carrière dans la police
Sylvain Caron profite d’une retraite bien méritée
Par: Jean-Philippe Morin

Sylvain Caron a eu droit à une dernière journée remplie d’émotions, le 22 avril dernier. Photo gracieuseté

Après 41 ans dans la police, dont quatre au SPVM pour terminer sa carrière, Sylvain Caron profite de sa retraite. Photo gracieuseté

Juin 1981 : Sylvain Caron fait ses débuts dans la police de Sorel. Officiellement retraité depuis quelques semaines, le Sorelois d’origine, qui a passé les quatre dernières années au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), dont trois et demi comme chef, dresse un bilan positif d’une carrière faste de 41 ans dans les forces de l’ordre où il a gravi les échelons un à un.

« J’ai plus de temps pour faire du vélo », lance en riant le nouveau retraité, en entrevue téléphonique. « Je pratique des activités comme le tennis et la marche aussi. J’aime profiter des plans d’eau où j’habite, en Estrie. La dernière année a été assez intense, alors je me donne le temps de décanter un peu. Je vais venir dans la région de Sorel-Tracy avec ma fille pour faire la Boucle du Défi Pierre Lavoie le 11 juin aussi », ajoute-t-il.

À sa dernière journée au SPVM le 22 avril dernier, Sylvain Caron a eu droit à toute une surprise, alors qu’une équipe de policiers et de civils s’est mobilisée pour souligner son départ. Des voitures de patrouille et des motos ont escorté le véhicule dans lequel il se trouvait jusqu’au quartier général. À son arrivée, des policiers ont formé une haie d’honneur pour l’accueillir. Un recueil contenant des messages des membres de toutes les unités et directions du Service lui a également été remis en souvenir. « Ils ont fait les choses en grand! », résume M. Caron.

Carrière bien remplie

D’abord embauché ici en juin 1981, Sylvain Caron a gravi les échelons : agent de prévention, sergent de relève, sergent de fonction, etc. Il a été « prêté » à Nicolet pendant trois ans lorsqu’il était sergent à Sorel.

Puis en 1996, il a été nommé capitaine responsable des opérations à la Ville de Sorel. Après le décès du directeur Brian Lannigan en 1997, il a été nommé directeur par intérim jusqu’en 1999, année où il a été nommé comme directeur de façon permanente. À la suite de la fusion de Sorel et Tracy en 2000, il a été nommé directeur du Service de police et d’incendie de Sorel-Tracy.

De 2003 à 2010, il a assuré la gestion de plusieurs postes : Boucherville, Saint-Hyacinthe, Drummondville, puis encore Boucherville avant de se diriger en Estrie de 2010 à 2018. Puis de 2018 à 2022, il s’est dirigé au SPVM d’abord comme directeur adjoint aux enquêtes criminelles, puis comme directeur.

Partout où il est passé, l’homme de 60 ans a priorisé le travail d’équipe. « Par exemple, à mon arrivée au SPVM en 2018, une journaliste m’a dit que j’arrivais sans avoir une connaissance des enjeux de Montréal. Je lui ai dit que c’était vrai, mais que les gens qui ont gravi les échelons dans l’organisation connaissent très bien ces enjeux. On a travaillé en équipe, c’est toujours comme ça que je fonctionne. Partout où j’ai passé, je garde d’excellents souvenirs », relate-t-il.

Des événements marquants

Difficile pour Sylvain Caron d’identifier un seul événement marquant. Le meurtre d’Alexandre Livernoche, en 2000, a certes marqué les esprits. Seulement un mois après avoir été nommé directeur du service de police et d’incendie, ce crime odieux est survenu. Alexandre Livernoche, tué à l’âge de 13 ans par le pédophile récidiviste Mario Bastien, était d’ailleurs son voisin sur la rue Simard à cette époque.

La tragédie de Lac-Mégantic a également été marquante pour lui. En 2013, il était commandant pour la SQ en Estrie lorsque 47 personnes ont péri en raison du déraillement de train.

M. Caron pointe également un troisième événement : la crise de Val-d’Or, alors que des policiers de la SQ étaient accusés d’avoir agressé sexuellement des Autochtones. Il était directeur général adjoint de la SQ à ce moment.

Il y a aussi eu la crise de COVID-19 qui n’a pas été évidente à gérer au début, en 2020, lorsqu’il passait sept jours sur sept au bureau pour gérer ses effectifs, alors que Montréal était l’épicentre du virus.

Au cours des dernières semaines, c’est l’enjeu des armes à feu qui a refait surface. Plusieurs crimes ont été commis à Laval et Montréal en lien avec les gangs de rues. « C’est tellement rendu banalisé maintenant. Plusieurs groupes se glorifient avec ça sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Une simple chicane qui se réglait aux poings avant peut être fatale avec des armes à feu maintenant. Reste qu’avec mon équipe, notre rôle était de maintenir la ville de Montréal sécuritaire et je suis persuadé qu’elle l’est toujours malgré tout », conclut-il.

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