Sorel Forge – Finkl Steel a connu plusieurs annulations de commandes. « Ça nous affecte déjà. La grande majorité de nos produits destinés aux clients américains sont taxables de 25%. Cette semaine, nous avons arrêté toutes les livraisons vers les États-Unis et nous sommes en discussion avec nos clients pour voir la suite des choses », affirme le président de l’usine de Saint-Joseph-de-Sorel, Richard Lahaye.
Le gouvernement canadien réplique
Il croit que la réponse du gouvernement canadien d’imposer à son tour une taxe de 25% le 1er juillet devrait aider les entreprises d’ici. Cette mesure permettra, croit M. Lahaye, d’équilibrer les marchés des deux côtés.
« Mais cela ne nous permettra pas de compenser nos pertes de commandes du côté américain. […] Nous vivrons de grandes incertitudes dans les prochains mois. Je suis cependant confiant que nous trouverons des façons de survivre dans ce nouvel environnement. Ces taxes sont insensées et ne feront que du mal pour les deux pays », ajoute-t-il.
Près de 50% des produits fabriqués à l’usine ArcelorMittal de Contrecœur sont exportés à l’extérieur du Québec, en Ontario, aux États-Unis et au Mexique. Le porte-parole de l’Association canadienne des producteurs d’acier, Alex Maheu, qui représente notamment l’usine d’ArcelorMittal à Contrecœur, voit d’un bon œil la réponse du gouvernement canadien.
« Ça aide déjà. On voudrait que cela soit rétroactif parce qu’on va perdre un mois durant lequel il y a une taxe seulement du côté américain. On constate déjà des annulations parmi nos membres depuis la mise en place des nouveaux tarifs. On souhaite un statu quo, soit de revenir à l’entente qui existait », souligne-t-il.
Il est toutefois difficile d’estimer les impacts à ce stade-ci pour les usines d’ArcelorMittal à Contrecœur et de Rio Tinto Fer et Titane à Sorel-Tracy.
« On est encore en train d’analyser. Ça va prendre un peu de temps avant de constater les impacts. L’important, c’est de rester en contact avec nos clients », assure la directrice des communications chez Rio Tinto Fer et Titane, Claudine Gagnon.
Des avantages pour d’autres entreprises
Le président d’Aciers Richelieu et d’Usinage Saint-Laurent, Éric Durand, croit qu’il pourra peut-être bénéficier des taxes américaines. Il vend des produits finis, à partir d’acier acheté au Québec, qui ne sont pas soumis à ces tarifs.
« Je deviens plus compétitif que les entreprises américaines qui doivent se procurer en acier au Québec. J’ai aussi l’avantage du taux de change. On n’exporte pas encore beaucoup aux États-Unis, mais on développe de plus en plus ce marché », mentionne-t-il.