« C’est un des facteurs que l’on observe. Avec toute la prévention qui est faite (…), il y a une tolérance zéro à la criminalité. On se rend compte que les gens, un peu partout, dénoncent davantage les situations dans lesquelles ils peuvent se trouver », indique la porte-parole de la Sûreté du Québec, Ingrid Asselin.
C’est surtout vrai pour les crimes à caractère sexuel avec le battage publicitaire du mouvement #MeToo, mais aussi pour tout ce qui concerne la pédophilie. « Dès qu’il y a une arrestation [en lien avec l’exploitation sexuelle des enfants], on sort un communiqué. Parce qu’on se dit toujours qu’il peut y avoir des victimes qui peuvent se manifester, indique la porte-parole. Pour les crimes sexuels, il y a beaucoup de travail qui est fait par les policiers et les escouades qui travaillent plus spécifiquement dans les régions pour faire la détection des prédateurs. »
Il y a également la politique de « tolérance zéro » adoptée par les organismes publics et parapublics qui peut expliquer la hausse du nombre de cas de voies de fait. « Avec la présence d’un centre de détention et d’un hôpital, ça peut jouer, continue Ingrid Asselin. Parce que parfois, ce n’est pas grand-chose. Je ne veux pas minimiser, mais juste le fait de tirer un bras trop fort, ça peut être considéré comme une voie de fait. »
D’autres facteurs circonstanciels peuvent également entrer en jeu quand vient le temps de faire le bilan de l’année. « Par exemple, on arrête quelqu’un qui est détenu. Cette personne-là termine sa détention et il y a d’autres gestes qui sont commis, note la porte-parole. Ça peut aussi être en fonction de nos enquêtes qui vont durer quelques mois et qui vont aboutir à tel moment. »
Des questions qui se posent
Le président du comité de sécurité publique de la MRC de Pierre-De Saurel, Michel Péloquin, s’est dit rassuré par les explications fournies par la Sûreté du Québec. « C’est évident qu’au comité, quand arrivent des statistiques comme ça, on pose des questions, raconte-t-il. On s’est informé à savoir ce que c’était. À partir des explications qu’on nous avait données, il n’y avait pas d’inquiétudes à y avoir. On avait été rassuré. »
D’ailleurs, malgré la hausse du nombre de crimes contre la personne, le comité n’a pas changé les priorités locales sur lesquelles elle demande à la Sûreté du Québec d’intervenir. « À partir des explications qu’on avait, il n’y avait pas d’actions à entreprendre pour corriger cette situation-là », continue Michel Péloquin.
Celui-ci ne croit pas non plus que le contexte socio-économique puisse être en cause. « Je n’ai pas senti que ç’avait un lien. D’ailleurs, la situation n’est pas pire que ce qu’elle était il y a deux ou trois ans », soutient-il.