« Pour nous, il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est mieux que rien, mais on vise le 15 $ de l’heure et ça ne va pas assez rapidement à notre goût. Le calcul est simple à faire. Au salaire actuel, une personne se retrouve avec environ 425 $ par semaine dans ses poches. Si l’on déduit, le logement, la nourriture, le transport et les assurances, il reste environ 200$ par mois à ce travailleur. C’est le montant qu’i lui reste pour s’habiller, les loisirs, l’entretien normal de l’automobile, le dentiste, etc. C’est un stress constant de l’imprévu », déplore Geneviève Latour qui est coordonnatrice du Regroupement des assistés sociaux du Bas-Richelieu.
Des employeurs mitigés
Du côté des employeurs, c’est la capacité de payer qui est contestée. « Tout le monde est d’accord pour que le salaire minimum soit ajusté au coût de la vie, mais ça représente des dépenses supplémentaires pour plusieurs de nos membres et nous somme mitigés sur le sujet », de commenter le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis.
« Il n’a pas que l’augmentation salariale de 0,50 $, il y a des charges qui s’ajoutent comme l’assurance-chômage et le régime parental, explique-t-il. C’est là où le bât blesse. Les revenus n’augmentent pas nécessairement, donc l’employeur se retrouve avec une perte sèche qu’il doit absorber ou réorganiser. »
La Fédération des chambres de commerce du Québec rencontre différents intervenants politiques afin de les sensibiliser à cette problématique qui aurait un impact majeur pour les PME.
« Par exemple, dans un magasin de service, l’item qui est vendu n’augmente pas de prix pour autant et le commerçant ne vend pas plus nécessairement. Donc la charge salariale augmente et les employeurs vont prendre des décisions qui peuvent se traduire par couper dans les heures des employés afin de combler le déficit », de conclure Sylvain Dupuis.