20 décembre 2023 - 08:12
Tout le monde doit avoir la chance de fêter Noël
Par: Stéphane Fortier

Le comité organisateur de la fête. Debout, Laval Villeneuve, Rio Tinto, Joey Fortin, Jakov Ritter, Félix Cléroux et Micheline Charron. Assises, Stéphanie Robidoux, Émilie Lambert, ergothérapeute, Angélique Sarrazin, éducatrice spécialisée, et Amélie Villeneuve, travailleuse sociale. Photo gracieuseté

Depuis 2012, le programme en santé mentale du SIF (Suivi d’intensité flexible) organise une fête de Noël qui permet aux usagers de profiter de ce temps de réjouissance, comme cela se fait un peu partout, et les résultats sont on ne peut plus positifs. Cette année, la fête s’est déroulée le 15 décembre dernier, à la Colonie des Grèves à Contrecoeur.

D’abord, il convient de mentionner que le SIF est un programme offert aux adultes et aux jeunes adultes présentant des symptômes associés à lasanté mentale ou à une personne qui a un diagnostic de santé mentale qui les empêche de fonctionner dans la société. Le SIF vise à les aider à se rétablir, à s’intégrer dans la communauté et à augmenter leur autonomie. Les services et l’intensité du suivi sont adaptés aux besoins de chaque personne.

Une fête inclusive

Intégrer, ici, se veut un mot-clé. « Nous offrons un suivi psychosocial dans la communauté, pas en institution, car nous voulons éviter l’hospitalisation. Plus de 80 % de nos interventions se déroulent dans le milieu de l’usager. Plusieurs usagers vivent de l’anxiété qui les empêche de sortir, d’aller consulter à l’extérieur », précise Chloé Burelle, cheffe de service au SIF rattaché au CISSS de la Montérégie-Est.
Cette dernière explique que des fêtes comme celles du 15 décembre permettent aux usagers de briser l’isolement. « Ce genre de fêtes leur permet de penser à autre chose que leurs problèmes de consommation, par exemple. Cet événement s’inscrit dans un optique de rétablissement, de réinsertion sociale », ajoute Mme Burelle, qui en profite pour remercier les nombreux commanditaires de la communauté soreloise (près d’une vingtaine) sans qui la tenue de cette fête aurait été impossible.

Briser l’isolement

Joey Fortin, un usager de ce service qui a fait d’immenses progrès depuis les premiers jours où il a été suivi au SIF, considère que ce genre de rassemblement est hyper important pour les autres usagers.
« Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de voir d’autres personnes, de fêter. Ce n’est pas non plus tout le monde qui a une famille pour se rassembler. Et puis, plusieurs ont tendance à se refermer sur eux-mêmes », indique Joey, qui siège sur le comité organisateur et qui a démontré des talents indiscutables de gestion d’un événement, à cette occasion.
« Je crois qu’il devrait y avoir d’autres rassemblements de ce genre au cours de l’année. J’ai découvert que j’avais de bonnes habilités sociales », nous dit fièrement Joey, qui sort de 17 ans de toxicomanie et qui est sobre depuis quatre ans.
« Nous avons découvert que Joey est un excellent médiateur dans la résolution de conflit », s’empresse d’ajouter Émilie Lambert, ergothérapeute et intervenante auprès de Joey.
Et concernant la fête? « Elle permet de créer des liens entre les gens qui vont mieux aujourd’hui, qui s’en sont sortis et ceux qui commencent une thérapie. Ceux qui ont fait des progrès significatifs peuvent partager leur cheminement. Mais en même temps, c’est une occasion pour oublier les buts et les objectifs de chacun », émet Mme Lambert.
Au menu de cette fête, on comptait une promenade dans les sentiers, un feu de camp, un repas traditionnel des fêtes, de l’animation (art collaboratif), des jeux et des tirages. « C’est beaucoup d’organisation », assure Joey Fortin.
Un autre rassemblement de ce type pourrait se reproduire au cours de l’été prochain si l’on se fie à Chloé Burelle. Celui de Noël aura déjà permis de rassembler une quarantaine de personnes, au total.

image
image