24 février 2017 - 00:00
Un auteur sorelois publie son premier roman inspiré par les restrictions humaines
Par: Deux Rives
Yoan Lavoie est un auteur sorelois de 34 ans. | Photo: Louis-Martin Richard

Yoan Lavoie est un auteur sorelois de 34 ans. | Photo: Louis-Martin Richard

Le passage à l’université peut être l’instigateur d’une tonne de rencontres. Une a cependant frappé l’imaginaire de l’auteur Yoan Lavoie et l’a mené à rédiger son premier roman. L’intérêt particulier pour cet individu découlait de son absence de vie sociale.

Le livre, intitulé Infirmes, est inspiré de la liaison privilégiée du Sorelois de 34 ans lors de son passage à l’université avec un homme ayant un handicap moteur. Il travaillait comme aide auprès des gens éprouvant des difficultés académiques. Martin, prénom donné au personnage, a développé une relation avec le narrateur, Yoan, atteint d’un trouble de déficit d’attention.

« J’ai repris ce qu’il me révélait de son quotidien pour en faire des trames narratives, relate l’auteur. Il avait toute sa tête, mais à part l’école, il n’avait aucun contact humain. » La vie de Martin, selon Yoan Lavoie, consistait à être confiné chez lui, comblé de séries et de livres de science-fiction. Celui-ci présentait un lien très particulier avec son corps, duquel il demeurait prisonnier.

« Son quotidien, c’est de la science-fiction; toujours relié à son imaginaire, à son corps, à la marde et à sa vie de marde », explique-t-il.

Le personnage principal au langage cru apporte bon nombre de passages sombres à l’histoire. L’écrivain croit toutefois avoir bien dosé avec les dialogues proposés par le narrateur.

« Il y a des bouts que Martin raconte qui ne sont pas rigolos, commente M. Lavoie. Mais il a un langage tellement propre à lui que ça le rend comique. J’ai exagéré ses traits, ajoute-t-il. Je pense avoir trouvé l’équilibre entre le pathétique de Martin et le côté un peu narcissique de l’auteur-narrateur. »

Saveur étymologique

Selon l’auteur, les deux personnages sont enfermés dans leur corps à leur façon bien à eux. Il a d’ailleurs tiré son titre de cette constatation. L’étymologie du mot Infirmes possède un lien avec le mot enfermer. « La relation entre l’homme handicapé et son corps », voilà ce que Yoan Lavoie a tenté de dévoiler.

« Les deux vivent un enfermement, observe-t-il. Un dans son appartement, l’autre en manque des bouts et a des restrictions liées à son TDAH. Il décrit beaucoup sa réalité et son processus de diagnostic. »

L’écrivain avoue ne jamais avoir eu de diagnostic du TDAH dans la vie, mais il s’est souvent questionné à ce sujet. « Est-ce une invention de notre société? Voilà une question que je voudrais que le livre pose », reconnaît-il.

Il s’agissait d’une première œuvre pour le tuteur et suppléant du Collège Jean-de-Brébeuf qui dispose d’études supérieures en cinéma, histoire, littérature et création littéraire. Lorsque questionné sur son avenir, le Sorelois admet qu’à moins d’une réception négative de ce premier projet, il avait déjà des idées en tête. Pour lui, il est clair qu’il écrira toute sa vie.

Selon ses dires, il revient fréquemment dans la région pour sa famille. Il a quitté Sorel-Tracy dans le début de la vingtaine pour poursuivre ses études.

La sortie en librairie d’Infirmes a eu lieu le 27 février. Le lancement se fera le 1er mars à la librairie Zone Libre, à Montréal.

image
image