21 mars 2023 - 08:31
Richardson International veut trouver des solutions
Un autre épisode de poussière qui dérange au centre-ville
Par: Jean-Philippe Morin

Des voitures ont été couvertes de poussière au centre-ville de Sorel-Tracy la semaine dernière. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La poussière a laissé des traces près de Richardson International. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La poussière a laissé des traces près de Richardson International. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Un bateau transbordant du maïs pendant quelques jours la semaine dernière a créé un nouvel épisode de poussière au centre-ville, au grand dam des citoyens qui y vivent et réclament des changements depuis des années.

Le surintendant aux opérations du terminal de Sorel-Tracy chez Richardson International, Oscar Cuellar, confirme que le transbordement a duré environ trois jours. « Avec les transbordements de céréales, il y a plus de trafic qu’à l’habitude récemment. 2023 est le résultat d’une série d’événements à l’étranger, notamment avec ce qui se passe en Ukraine. On voit qu’on a plus de volume », a-t-il commenté jeudi dernier, quelques heures après un important épisode de poussière survenu le mercredi en soirée.

Rappelons que plusieurs épisodes de poussière émanant de Richardson ont eu lieu l’an dernier, les plus intenses étant vers la fin avril et la fin septembre. Chaque fois, la direction de l’entreprise n’avait jamais daigné répondre aux demandes d’entrevues du journal Les 2 Rives.

Cette fois-ci, M. Cuellar assure que la volonté de Richardson est de mieux communiquer avec la population. « On travaille avec une compagnie de communication pour donner plus d’informations à la population. Des informations de première main, fiables. […] On a un canal constant de communication avec notre équipe d’ingénierie qui se trouve à notre bureau-chef à Winnipeg pour chercher une solution à court terme. Que doit-on faire? On veut s’engager avec notre communauté, les résidents. On veut leur dire : oui, il y a des enjeux et on est prêts à travailler ensemble pour trouver des solutions. »

Des canons à eau ont été installés il y a quelques années par l’entreprise, près des installations. Lorsqu’il y a un transbordement de maïs d’un bateau et que le vent souffle vers le centre-ville, ils projettent de l’eau en l’air pour faire retomber la poussière au sol. Or, ils ne fonctionnaient pas, la semaine dernière.

« Les canons à eau ne fonctionnent pas en hiver parce qu’ils vont faire de la neige. Si on met de l’eau au plancher, ça va faire une patinoire, ce qui crée un enjeu de santé et sécurité pour nos employés. Quand la température commence à se réchauffer, on va les remettre en opération. Aucun bateau n’est prévu pour les trois prochaines semaines », conclut M. Cuellar.

La Ville n’a pas été avertie

Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, s’est pour sa part dit déçu de ne pas avoir été averti de ce transbordement. Il avait été convenu, le 1er février lors d’une rencontre avec la direction de Richardson, que l’entreprise allait communiquer avec la Ville lorsque des épisodes de poussière pouvaient survenir. « Je peux comprendre que les opérations industrielles se passent parfois rapidement, mais on voulait être au courant. Malheureusement, on l’a appris par les réseaux sociaux. C’est dommage », a-t-il commenté jeudi dernier.

Le maire se dit tout de même confiant de trouver une solution à court terme avec Richardson. C’est pourquoi un comité de vigie, en collaboration avec la Santé publique et le ministère de l’Environnement, de Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), a été remis sur pied après la rencontre du 1er février dernier avec l’entreprise.

« Une rencontre est prévue prochainement à cet effet. La qualité de l’air est un enjeu primordial pour Sorel-Tracy et la région au complet. On ne veut pas rester passif. On va impliquer tous les acteurs dans le dossier parce que ce qu’il y a la poussière qu’on voit, mais aussi celle qu’on ne voit pas. J’espère que les communications de Richardson seront plus efficaces dans le futur », a-t-il conclu.

Rappelons qu’à la suite de cette rencontre du 1er février, la Ville avait proposé la mise en place d’une ligne téléphonique ou d’une adresse courriel pour répondre aux questions et aux commentaires des citoyens lorsque des problèmes sont constatés. Le MELCCFP avait également installé, le 6 décembre dernier, au coin des rues Augusta et du Roi, des appareils afin d’analyser la qualité de l’air dans le secteur.

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