Le directeur général du CSSS-T se réjouit de présenter un budget équilibré, c’est-à-dire que les revenus correspondent aux dépenses. « Cette année, pour arriver à un budget équilibré, on a coupé dans les rénovations et constructions – notamment dans l’aménagement des cours d’école. Toutefois, certains projets peuvent tout de même être réalisés grâce aux fonds propres des écoles (collectes de fonds, commandites, etc.). Les projets majeurs, soit la réfection de l’école secondaire Bernard-Gariépy, la démolition du bâtiment de l’école Saint-Viateur ou les travaux à l’école Enfant-Jésus, ne sont pas affectés », indique d’abord Jonathan Charbonneau.
Ce dernier s’est empressé de louer le travail de son équipe, en particulier la directrice des finances à la CSSS-T, Audrey Vadeboncœur qui, selon lui, a effectué un travail de moine pour jongler avec toutes subtilités d’un tel budget. « En ce qui concerne les revenus (subvention de fonctionnement), on constate qu’ils sont à zéro, mais en fait, il y a une augmentation de 2,6 % à l’intérieur des 98 M$. Cette augmentation correspond à l’indexation salariale prévue dans notre convention collective. C’est une augmentation annuelle négociée avec les employés. Cependant, cette hausse a été contrebalancée par des coupes ailleurs. Il y a eu une augmentation des salaires, oui, mais en même temps, des réductions ont été appliquées », souligne Mme Vadeboncœur.
Coupures
De fait, les coupures demandées par le ministre Bernard Drainville demandaient un effort budgétaire au CSSS-T. « Pour notre organisation, cela représente un ajustement d’environ 7 M$, soit approximativement 7 % de notre budget annuel (qui gravite autour de 116 M$) », d’indiquer Jonathan Charbonneau.
« Il faut comprendre qu’on a deux grandes enveloppes, soit le fonctionnement (salaires, fournitures), qui doit être dépensé sous peine d’être retourné au ministère et l’investissement (travaux sur bâtiments), qui peut s’accumuler dans notre banque et être utilisé plus tard. Le problème, c’est que comme on nous donne moins maintenant, lorsqu’on aura enfin la permission de tout dépenser, il restera moins d’argent accumulé », mentionne Audrey Vadeboncoeur.
Et les cibles d’effectifs imposées par le gouvernement? « On ne peut pas dépasser un certain nombre de postes équivalents temps plein (ETP). Cette année, on s’attend à respecter cette cible, mais c’est en partie parce qu’on n’a pas réussi à pourvoir tous nos postes. C’est presque ironique, mais la pénurie de main-d’œuvre nous permet de respecter la cible sans avoir à couper volontairement. Si on avait toutes les personnes nécessaires en poste, on la dépasserait », résume Jonathan Charbonneau.
« Actuellement, il nous manque environ 20 surveillants d’élèves. Ce manque, cumulé aux heures vacantes dans plusieurs corps d’emploi (professionnels, orthophonistes, etc.), fait en sorte qu’on atteint la cible d’effectifs sans coupures », ajoute Jonathan Charbonneau.
Ce qui coûte le plus cher, c’est évidemment le salaire du personnel. « Cela représente 80 % du budget total. Comme dans toute entreprise de services, c’est la masse salariale qui représente la plus grande dépense », de répondre le directeur général.
En résumé, le CSSS-T a réussi à maintenir des effectifs et des services aux élèves, malgré un contexte budgétaire provincial difficile. « Il faut noter le travail rigoureux des services administratifs qui ont su prioriser des projets essentiels, sans nuire aux services aux élèves. Pas de budget de coupe-feu, mais bien un budget de contrôle, où chaque dollar est suivi de près », résume Jonathan Charbonneau.
Encore des postes à combler
Parlant d’enseignants, il y a encore quelques postes à combler. « Il nous manque encore des enseignants, mais nous avons une plus grande proportion d’enseignants qualifiés (brevetés) cette année. Cela commence à porter fruit, grâce aux voies rapides de qualification mises en place il y a quelques années », se réjouit Jonathan Charboneau.
De fait, en cette fin du mois d’août, plus de 95 % des postes d’enseignants sont pourvus. Une vingtaine de postes restent à pourvoir sur un total de 468 enseignants. Les écoles accueillent 22 enseignants légalement qualifiés supplémentaires.
Quant aux nouvelles directives sur les cellulaires, le directeur général affirme que chaque école doit gérer cette question, surtout au secondaire. « Les élèves doivent apprendre à interagir sans écran. L’objectif est de socialiser davantage, une des grandes missions de l’école, au même titre qu’instruire et qualifier », de conclure M. Charbonneau.
Rappelons que le CSSS-T accueille près de 5700 élèves pour l’année scolaire 2025-2026, marquant une hausse de 3 % par rapport à l’an dernier. Le nombre d’élèves inscrits atteint son plus haut niveau en 18 ans. Cette hausse témoigne de la croissance démographique du territoire et de l’importance que revêt l’école publique dans le parcours des jeunes de la région. Parmi ces élèves, 3550 fréquentent les écoles primaires et 2150 les écoles secondaires.