10 février 2022 - 08:23
Motoneiges et VTT hors des sentiers balisés
Un champ enneigé n’est pas nécessairement inactif, prévient l’UPA
Par: Alexandre Brouillard

De gauche à droite : Patrick Benoit, producteur de grandes cultures et administrateur du syndicat de l’UPA Richelieu-Yamaska, et Yan Bussières, agriculteur et président du syndicat de l’UPA Richelieu-Yamaska. Photo | Les 2 Rives ©

Des motoneigistes rebelles continuent de circuler hors des sentiers balisés, ce qui crée des problèmes pour les agriculteurs. Photo Steve Gauthier | Les 2 Rives ©

Depuis l’ouverture des sentiers pour motoneiges et VTT, plusieurs agriculteurs de la région dénoncent les comportements de certaines personnes qui circulent sur leurs terres privées, hors des sentiers balisés, endommageant ainsi leurs récoltes ou leurs installations.

Méconnaissance, un manque de respect ou tout simplement une attitude de je-m’en-foutisme; plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi certaines personnes circulent hors des sentiers balisés. Quel que soit le pourquoi qui explique ces transgressions, plusieurs agriculteurs sont en colère et souhaitent expliquer aux contrevenants qu’une terre agricole n’est pas nécessairement inactive lors de la saison hivernale.

L’agriculteur et président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Richelieu-Yamaska, Yan Bussières, explique que depuis quelques années, au Québec et dans la région, de plus en plus d’agriculteurs sèment des céréales d’automne, qui passent l’hiver sous la neige afin de reprendre leur croissance tôt au printemps.

« Plusieurs champs dans la région doivent être protégés l’hiver. Certains agriculteurs ont des cultures intercalaires, du blé d’automne ou des champs de luzerne qui passent l’hiver sous la neige, mais elles ne doivent pas être compactées ou écrasées par quoi que ce soit, comme le passage continu de motoneiges », explique-t-il.

Lorsque ces cultures survivent à l’hiver, elles apportent plusieurs avantages aux agriculteurs. Elles augmentent, entre autres, le potentiel de rendement des autres cultures, favorisent l’amélioration de la structure du sol, multiplient le gain de rendement par rapport aux céréales de printemps et offrent un couvert végétal à l’automne ainsi qu’au printemps, qui facilite la compétition contre les mauvaises herbes.

Le producteur de grandes cultures et administrateur du syndicat de l’UPA Richelieu-Yamaska, Patrick Benoit, adhère aux propos de son collègue. « Un champ complètement enneigé peut paraître inactif pour quelqu’un qui ne possède pas de connaissance en agriculture, mais ce couvert de neige agit comme une couverture de protection dans plusieurs cas », soutient-il.

Porter une attention particulière aux installations

Il est de plus en plus commun dans la région que des agriculteurs installent des rangées d’arbres ou d’arbustes dont la fonction principale est de réduire le vent. Ces haies brise-vent, lorsque fraichement plantées, demandent une attention particulière pour survivre aux hivers québécois. Ainsi, comme un citadin protège ses haies l’hiver en les recouvrant, un agriculteur doit aussi protéger ses haies brise-vent s’il souhaite les voir grandir le plus rapidement possible.

Patrick Benoit affirme que des haies brise-vent d’agriculteurs sont parfois fauchées par le passage de motoneiges ou de VTT dans les champs de la région. « J’ai déjà vu des motoneigistes rouler sur de jeunes haies brise-vent ou sur des bandes riveraines qu’un agriculteur avait plantées avant l’hiver. C’est un manque de respect. Ce n’est pas si compliqué, quand tu vois une bande de petites haies ou d’arbustes, tu ne passes pas dessus », déplore-t-il.

« De là l’importance d’éduquer les gens, mais aussi d’inciter, entre autres, les motoneigistes à s’informer et à contacter les agriculteurs pour savoir où circuler parce qu’un champ enneigé n’est pas nécessairement inactif », conclut Yan Bussières.

image
image