18 août 2015 - 00:00
Un citoyen au cœur d’une prise de bec entre le maire et un conseiller
Par: Julie Lambert
Un échange musclé a eu lieu, hier soir, entre le conseiller Yvon Bibeau  et le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin concernant une lettre envoyée à l’opposant au parc éolien Fernand Gignac | Photo: TC Média – Julie Lambert

Un échange musclé a eu lieu, hier soir, entre le conseiller Yvon Bibeau et le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin concernant une lettre envoyée à l’opposant au parc éolien Fernand Gignac | Photo: TC Média – Julie Lambert

Des échanges musclés ont eu lieu en pleine séance du conseil municipal, hier soir, entre le conseiller Yvon Bibeau et le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin. Au cœur du litige : une lettre d’avertissement envoyée à un opposant au projet de parc éolien Pierre-De Saurel, Fernand Gignac, afin qu’il fasse attention à ses paroles.

L’élu du district Saint-Laurent a tenu à soulever son indignation face aux méthodes employées par le conseil d’administration du parc éolien Pierre-De Saurel pour faire taire le président du comité contre le projet, Fernand Gignac.

Cette lettre était menaçante alors que M. Gignac ne faisait que son devoir de citoyen, a-t-il soulevé, en affirmant son opposition dans un dossier qui est pourtant 100% communautaire.

« On lui a suggéré d’accepter les décisions prises et de prendre garde de ne pas retarder intentionnellement le projet, sinon ils devront procéder avec rigueur. Une chose essentielle pour notre démocratie est la liberté d’expression et cette lettre va à son encontre », a dénoncé M. Bibeau.

Il a également ajouté : « vous êtes allé trop loin cette fois, monsieur le maire, et tout vous semble maintenant permis, car le temps vous bouscule! Je trouve honteux et scandaleux, l’utilisation de mesures drastiques afin de pouvoir parvenir à vos fins, tout en ciblant directement un simple citoyen. »

Une décision fondée

Le commentaire du conseiller n’a pas plu au maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui a défendu la décision du conseil d’administration du parc éolien.

Une lettre envoyée au mois de mai dernier par M. Gignac, a-t-il expliqué, les a forcés à entreprendre une action pour avertir le citoyen. Dans cette lettre, M. Gignac mentionne vouloir effectuer des manifestations et vouloir retarder les travaux de construction.

« Notre lettre était d’un ton poli et expliquait les étapes qui pourraient s’enclencher s’il retardait intentionnellement les travaux. Il a le droit de s’exprimer. Il l’a fait à de nombreuses reprises au cours des 19 derniers mois où des décisions positives ont été rendues et que le dossier a été maintes fois analysé. Nous voulions seulement lui dire d’être prudent », souligne M. Péloquin.

Le principal intéressé, Fernand Gignac, a eu peur de cette lettre, a-t-il confié. La sienne, envoyée aux élus de la MRC de Pierre-De Saurel, était un hommage aux patriotes lors des célébrations du 18 mai, plutôt qu’une lettre de menaces de retarder les travaux, s’est-il défendu en entrevue avec le Journal.

« Je l’ai pris comme une menace. Je n’ai pas les moyens de me payer des avocats. Je n’ai aucun intérêt personnel dans ce dossier et je ne prendrai pas de risques. J’ai eu peur. Je voulais seulement profiter du contexte pour faire un parallèle avec les patriotes qui ont donné leurs vies pour défendre leurs convictions. Je mentionnais nos intentions de faire des manifestations pour montrer notre désaccord », a-t-il conclu.

Lettre de Fernand Gignac

Lettre de l’avocat

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