6 septembre 2016 - 00:00
Un collectionneur sorelois exposera ses pièces… à Montréal!
Par: Louise Grégoire-Racicot
Passionné d’histoire, Denis St-Martin collectionne documents, gravures et artéfacts dont une partie concerne l’histoire de la région soreloise. | Photo: Pascal Cournoyer

Passionné d’histoire, Denis St-Martin collectionne documents, gravures et artéfacts dont une partie concerne l’histoire de la région soreloise. | Photo: Pascal Cournoyer

Denis St-Martin a été convié à exposer des pièces de ses archives dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville de Montréal pour souligner son 375e anniversaire. Le projet d’exposition qu’avait déposé le collectionneur sorelois pour le même anniversaire de Sorel n’a pas été retenu.

L’homme est discret. Entrepreneur, il ne désirait pas porter sa déception sur la place publique.

Il se dit fier que la Ville de Montréal reconnaisse la richesse de ses documents jusqu’ici inconnus qui, précise-t-il, apporteront un éclairage nouveau sur la fondation de Montréal et certains de ses moments importants.

Mais il est déçu de n’avoir pas pu en faire sur l’histoire soreloise pour laquelle il dispose de documents inédits qui permettraient de la découvrir.

« On ne connaît pas tout sur l’histoire de Sorel. Par exemple que des Sorelois ont accompagné le capitaine John Franklin dans une de ses expéditions maritimes qui avait pour but de réussir la première traversée du passage du Nord-Ouest et l’exploration de l’Arctique. »

Il détient aussi une gravure du Père Le jeune qui a rencontré le roi en 1642 pour réclamer la construction du fort Richelieu pour protéger la colonie. Un document original signé de la main de Pierre de Sorel… avec un « o ».

Le collectionneur sorelois a été inspiré par les échos favorables reçus des musées de la Pointe-à-Callière, d’Histoire canadienne de Gatineau, des Civilisations de Québec et du Château Ramezay quand, à l’été 2008, il a monté l’exposition «La Nouvelle-France, Saurel et le Régime anglais» à la Maison des gouverneurs. Il a voulu nourrir la curiosité des gens sur des faits historiques que personne n’avait eu la chance de consulter dans un même lieu.

« Jamais tant de manuscrits, de même que de documents, gravures et cartes anciennes n’avaient été assemblées à Sorel-Tracy », rappelle-t-il. Certains conservateurs sont venus la visiter. Avec d’autres, ils ont noté la richesse de ses documents, en ont même emprunté pour les exposer.

Depuis 2008, révèle M. St-Martin, il a déniché des manuscrits uniques et de nouveaux artéfacts concernant l’histoire régionale, ramenant des pièces importantes de son patrimoine du XVIIe siècle.

L’avantage de l’exposition proposée à Sorel était de faire découvrir de nombreux documents et faits que la petite société qu’il a fondée avec d’autres – la Société de mise en valeur du patrimoine historique québécois – cherche à diffuser.

La Maison des gouverneurs non disponible

Le collectionneur Denis St-Martin est déçu de ne pouvoir monter une exposition sur l’histoire soreloise à l’occasion du 375e de Sorel, en 2017. Son projet n’a pas été retenu, a expliqué le directeur général de la Corporation des fêtes, Benoit Gauthier, tout simplement parce qu’il n’a pas été analysé.

« M. St-Martin aurait voulu que l’exposition soit installée à la Maison des gouverneurs pendant huit mois, là où il avait tenu une première exposition d’importance en 2008. Pas que ce projet ne soit pas intéressant. Au contraire. Mais notre comité ne s’occupe pas de la programmation des événements tenus à cet endroit. Cela relève de Mme Christine Bouvette qui avait déjà amorcé sa programmation pour 2017. » M. St-Martin avait été averti de cette situation, a-t-il mentionné.

C’est vrai, nous a expliqué Mme Bouvette, régisseuse culturelle au Service des loisirs.

« Je crois que le projet de M. St-Martin était fort valable, mais il aurait voulu que l’exposition s’étale sur huit mois alors que nous tenons dans la Maison des gouverneurs des expositions qui ne durent que deux mois. Nous croyons que cela donne suffisamment de temps aux exposants pour faire valoir leurs œuvres et aux visiteurs de la visiter. Nous croyons qu’en présentant des expositions de différentes teneurs chaque fois, on est susceptible d’augmenter la fréquentation des expositions. Car il ne faut pas oublier que nous avons un petit bassin de population. »

Elle précise aussi que les expositions sont planifiées plus d’un an à l’avance. L’année 2017 est pratiquement bouclée et 2018 en partie. « De plus, nous demandons aux exposants de participer durant l’année scolaire à l’animation d’ateliers avec les jeunes dans les écoles. Comme nous voulons aussi que la Maison ne tienne pas que des activités dites contemplatives mais aussi des expositions interactives où les visiteurs sont interpellés pour ainsi insuffler de la vie à cette maison. »

Quant au porte-parole de la Ville, Louis Latraverse, il précise qu’il ne fait pas partie du comité de sélection des projets retenus par la Corporation des fêtes du 375e, mais reconnaît que la Maison des gouverneurs accueillait de plus longues expositions par le passé. « Mais ce n’est plus le cas maintenant », précise-t-il.

Les seuls locaux dont la Ville de Sorel-Tracy dispose pour tenir de telles expositions, disent MM. Latraverse et Mme Bouvette, sont la bibliothèque Le Survenant et la salle d’exposition temporaire du Biophare. Dans les deux cas, la décision d’y tenir des expositions temporaires relève alors des directeurs de ces lieux.

Le projet déposé

Saurel, son histoire et ses marchands

– Où : Deux salles de la Maison des gouverneurs.

– Quand : 4 à 8 mois en 2017.

– Publication : un catalogue de 100 pages couleur vendu 15$.

– Exhibits : Une centaine d’artefacts.

– Périodes traitées : la Nouvelle-France; la présence amérindienne; la Fondation de Saurel; le régiment de Carignan-Salières; la seigneurie Pierre de Saurel; le Régime anglais; le bourg de William-Henry. Dans la seconde salle : les marchands de Saurel entre 1837 et 1937.

– Objectifs : Célébrer le passé; mettre en valeur l’histoire des fondateurs, Amérindiens, soldats et officiers du régiment de Carignan-Salières, la fondation de la ville; découvrir des artéfacts méconnus, rarement exposés, sinon pour la première fois; renforcer le sentiment de fierté envers les ancêtres; rappeler les grandes étapes de l’histoire; léguer un héritage via le catalogue d’exposition; augmenter la visibilité et le rayonnement de Sorel-Tracy.

– Activités : deux conférences publiques par des historiens reconnus.

– Nombre de visiteurs attendus: 6 000 personnes.

– Partenaires: Denis St-Martin, Aciers Richelieu, Usinage Saint-Laurent et Aide Nature Enr.

– Coûts estimés: 22 150$ dont 18 930$ en argent.

– Revenus estimés : 18 965$ dont 9 465 $ provenant de la Corporation du 375e.

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