Dans une lettre ouverte publiée au www.les2rives.com, le conseiller du district #1 estime que l’élu se considère ainsi comme un travailleur, alors qu’il devrait se voir comme « une personne privilégiée ayant le désir et le goût de s’engager, d’être au service de sa communauté ».
Jonathan Paris estime que, par conséquent, un élu devrait se plier aux mêmes règles que le reste de la population et payer sa juste part d’impôt. « Est-ce normal que les contribuables aient à débourser de leur poche pour payer nos propres impôts? Je pense que non, et c’est pour cette raison que j’ai voté contre l’ajustement de notre rémunération », explique-t-il.
Le conseiller aurait préféré que l’allocation de dépenses soit intégrée au salaire pour ainsi abolir cette allocation. Il a ensuite proposé une politique de remboursement des dépenses selon des barèmes clairement établis et uniquement sur présentation de pièces justificatives. « Par exemple, le montant maximal de remboursement aurait pu être établi selon le montant supplémentaire d’impôts que nous devons désormais payer », écrit-il.
Des augmentations tardives
Si la plupart des municipalités de la région avaient emboîté le pas en début d’année, les élus de Contrecœur ont finalement décidé d’aller de l’avant avec un ajustement de leur rémunération lors de la dernière assemblée du conseil, le 20 août.
Le salaire de la mairesse Maud Allaire passera à 39 680 $, une augmentation de 14 %, tandis que son allocation de dépenses a été fixée à 16 767 $. Les conseillers toucheront 13 313 $, une hausse de 12,8 %, et une allocation de 6 656,50 $. Des hausses qui seront valides pour les prochains mois, mais qui seront également rétroactives au 1er janvier 2019.
Ces hausses visent simplement à compenser pour la perte de revenu net à la suite de l’imposition de l’allocation de dépenses par le fédéral. Ce qui faisait en sorte que les élus touchaient moins d’argent qu’en 2017 et les années précédentes, fait valoir la mairesse de Contrecœur.
Les augmentations que se sont consenties les élus de Contrecœur ne sont d’ailleurs pas parmi les plus élevées dans la région. On se souviendra qu’en début d’année, Les 2 Rives rapportait des augmentations de la rémunération des élus de 33,2 % à Saint-Robert, 23 % à Saint-Joseph-de-Sorel, 20,6 % à Yamaska, 20 % à Saint-Aimé, 19,3 % à Saint-Ours, 16,4 % à Saint-David et 8 % à Sorel-Tracy.
De son côté, Contrecœur a décidé d’attendre quelques mois avant de revoir son règlement sur le traitement salarial des élus municipaux. La mairesse Maud Allaire explique qu’avant de prendre une position, le conseil attendait de voir ce qui se passerait dans les autres municipalités, mais aussi du côté du gouvernement provincial.
« Nous avons fait le même modèle que l’Assemblée nationale, plaide-t-elle. Il y a eu une demande d’un député (Gabriel Nadeau-Dubois) pour qu’il y ait un comité qui soit mis en place pour voir la rémunération totale. Selon les orientations qui en découleront, si c’est mis en place, c’est sûr que nous allons suivre et faire les recommandations qui seront portées ».