Le directeur adjoint des activités hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Sorel, Sylvain Boisvert, explique que le secteur des soins critiques comprend l’urgence et les soins intensifs. Il mentionne qu’à travers tous les hôpitaux, les postes en soins critiques sont toujours les plus difficiles à combler.
« L’urgence, c’est une porte d’entrée et il faut toujours avoir de la main-d’œuvre qualifiée pour dispenser les soins nécessaires. On se consacre quand même dans des secteurs plus névralgiques à former des ressources pour être capables de dispenser des soins de façon sécuritaire et être capables de répondre au volume », souligne M. Boisvert.
Parmi les postes plus recherchés à Sorel-Tracy, il nomme ceux d’infirmières auxiliaires, d’agentes administratives, de préposés à l’hygiène et à la salubrité, de travailleurs sociaux, d’agents de relation humaine, de techniciens en travail social et de techniciens en imagerie médicale, entre autres avec l’arrivée prévue de l’IRM en mars 2022.
Mais toute personne intéressée à travailler pour le CISSS à Sorel-Tracy peut postuler via le site Internet du CISSS de la Montérégie-Est, puisque plusieurs postes sont disponibles dans d’autres secteurs comme les services alimentaires et l’inhalothérapie.
Des horaires atypiques
Pour réussir à adoucir la problématique de pénurie de main-d’œuvre, le CISSS a mis en place différents moyens comme des horaires atypiques.
À l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Sorel, en juillet, les infirmières ont dénoncé l’imposition du temps supplémentaire obligatoire en organisant deux sit-in. Quelques mois plus tard, M. Boisvert affirme que la situation est plus stable. Pour la période des vacances estivales, l’aide des autres installations du CISSS a été demandée.
Parmi les solutions plus permanentes, on note des quarts de 12 heures.
« Ça peut avoir un attrait important pour ceux qui ont une garde partagée ou un modèle de famille différent de la famille nucléaire traditionnelle », avance la directrice adjointe des ressources humaines – services spécialisés pour le CISSS de la Montérégie-Est, Jeannine Lévesque.
Elle nomme également l’horaire de sept jours de travail pour sept jours de congé et l’horaire de quatre jours de travail par semaine avec certaines modalités.
« On a toutes sortes d’autres projets d’horaires atypiques en avec les partenaires syndicaux. Je pense qu’il faut sortir du cadre traditionnel et ouvrir nos opportunités pour les salariés », souligne Mme Lévesque, qui précise que les mesures sont appréciées même si elles ne peuvent pas répondre aux besoins de tous.
D’autres moyens concrets
Parmi les autres moyens utilisés pour attirer du personnel, M. Boisvert note la collaboration du CISSS avec le Chantier d’attraction de la main-d’œuvre de Sorel-Tracy.
Il mise aussi sur le partenariat avec le Cégep de Sorel-Tracy pour un programme passerelle qui permet aux étudiants en soins infirmiers de décrocher presque instantanément un emploi au CISSS.
« Fidéliser les étudiants dès leurs premiers jours de classe, on trouve que ça prend tout son sens pour avoir de futurs employés », mentionne Sylvain Boisvert.
Plusieurs embauches ont déjà été effectuées. Les étudiants suivent un parcours déterminé en emploi avant de devenir infirmier ou infirmière lorsqu’ils ont leur permis de pratique.
Au niveau des préposés aux bénéficiaires, Jeannine Lévesque rappelle qu’un programme de bourse est en cours et qu’une cohorte débutera sous peu au centre de formation professionnelle de la région.
Un autre moyen qui aura un impact direct sur la rétention et l’attraction de main-d’œuvre, selon M. Boisvert, est la modernisation physique de l’Hôtel-Dieu de Sorel. Il nomme entre autres les travaux à la pédiatrie, pour accueillir l’appareil IRM et de mise à niveau des unités de soins.
Sous peu, il y aura également la mise sur pied d’un plan directeur clinique immobilier, qui permettra d’évaluer les besoins de la population sur un horizon de 10 à 15 ans et d’adapter les lieux en conséquence.
Le CISSS évalue même l’opportunité d’installer un parc de borne de recharge pour les véhicules électriques. « On va jusqu’à penser à des petits détails comme ceux-ci », lance M. Boisvert.
Le cas de la microbiologie
En août 2021, lors d’une sortie publique du Regroupement Québécois de Médecins pour la Décentralisation du Système de Santé (RQMDSS), la chirurgienne ophtalmologiste de l’Hôtel-Dieu de Sorel, Dre Marie-Claude Blouin, s’inquiétait qu’aucun microbiologiste n’eût été trouvé pour remplacer le départ des deux microbiologistes du laboratoire local. Le CISSS de la Montérégie-Est avait plutôt mentionné qu’une microbiologiste était toujours à l’emploi à temps partiel.
Questionné sur la situation, Sylvain Boisvert a voulu se faire rassurant. « Dans n’importe quelle spécialité, on a la chance d’être une famille de trois hôpitaux, soutient-il. On établit toujours un corridor de service quand une situation est problématique. […] C’est vraiment ça qu’on a fait en microbiologie également. Il y a toujours un accès aux soins dans nos établissements. »
L’attrait pour les primes
Concernant les primes offertes par le gouvernement pour réintégrer le réseau de la santé ou bonifier leurs horaires, le CISSS de la Montérégie-Est avance qu’environ 50 travailleurs, principalement des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, ont accepté l’offre. Plus d’une soixantaine ont accepté de rehausser leur disponibilité.
Les chiffres datent du 15 octobre et sont pour l’ensemble du territoire. Mme Lévesque assure que de ce nombre, certains se retrouvent au Réseau local de santé Pierre-De Saurel.