11 octobre 2022 - 09:56
Un développement de 17 maisons dérange sur la rue Sainte-Hélène
Par: Jean-Philippe Morin

Le projet est situé d’un côté et de l’autre de la rue Sainte-Hélène, entre les rues des Merisiers et des Feuillus. Photo Google Maps

Le conseil de ville de Sorel-Tracy a adopté, le 3 octobre, un projet de morcellement de lots en bordure de la rue Sainte-Hélène, entre les rues des Merisiers et des Feuillus, dans le but qu’un promoteur y construise 17 maisons unifamiliales. Une décision qui, visiblement, irrite certains membres du conseil ainsi que le candidat à la mairie de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin.

Huit propriétés seront donc construites au nord de la rue Sainte-Hélène, adossées au boisé Arpin, alors que neuf résidences seront adossées à la rue de la Sapinière, a expliqué la conseillère de ce quartier, Dominique Ouellet qui, visiblement, semblait résignée à accepter le projet malgré le déboisement qui suivra.

« On a regardé la réglementation d’urbanisme, le zonage, et c’est conforme. Donc le projet, c’est impossible de l’arrêter étant donné qu’il est conforme à toutes les règles. Je voulais seulement vous en informer, ne soyez pas surpris si vous voyez des choses qui se passent [à cet endroit] », a-t-elle adressé.

Un enjeu de la campagne

Le candidat à la mairie de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a réagi le soir-même de la décision, sur sa page Facebook. « Aucun recours légal ne lui permettait d’empêcher cette demande, sous peine de poursuite. Il est temps de se donner les moyens d’agir. C’est ce que je vous proposerai bientôt. Il faut protéger nos boisés! », a-t-il écrit.

Selon lui, toutes les villes du Québec ont le même défi actuellement. « Les villes ont très peu de pouvoirs pour agir sur la protection de leur territoire, incluant le déboisement. Elles ont des pouvoirs au niveau de la planification, mais quand un terrain appartient à quelqu’un, c’est très difficile d’agir. Mascouche voulait bloquer un projet et a perdu contre un promoteur », indique M. Péloquin en entrevue.

Le candidat ne se dit pas contre le développement, mais bien pour un équilibre. « Il faut regarder trois choses. Est-ce bon pour l’économie? Est-ce bon pour l’environnement? Est-ce qu’il y a une acceptabilité sociale? Lors de la plus récente campagne électorale en 2021 et celle qui s’en vient, le déboisement sauvage était le sujet numéro un des gens que je rencontrais. Il ne faut pas refuser un projet parce que des arbres sont coupés, mais il faut trouver un équilibre et d’abord prioriser les terrains disponibles », relate-t-il.

Patrick Péloquin cite d’ailleurs deux exemples de réussite, soit le terrain en face du dépanneur Freddy (coin Ramezay et Victoria) ainsi que les résidences sur la rue Robidoux.

« Le premier, c’était un terrain libre et plusieurs personnes y vivent aujourd’hui. Le deuxième, ça prouve qu’on peut construire en hauteur et que ce soit une réussite. C’est sûr que c’est plus payant pour un promoteur de faire des maisons unifamiliales dans une zone boisée, mais on n’en est plus là », croit-il.

Le candidat à la mairie assure qu’il proposera des engagements pendant la campagne pour dissuader des promoteurs de construire sur des zones boisées. « Ça va coûter plus cher de l’arbre s’ils veulent construire là, on a ce pouvoir. Il faut revoir les règles d’encadrement. La plupart des villes en Montérégie sont plus sévères que nous, ça doit changer », conclut-il.

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