Puis le documentaire sera présenté à Radio-Canada au début de mai. D’une longueur de 52 minutes, il transpire les valeurs que sa mère lui a transmises quand, tout jeune, il a grandi dans un quartier fort modeste de Sorel, dit-il.
Il avait d’abord pensé mettre sa mère en vedette dans ce documentaire sur la pauvreté, mais il a essuyé un refus de sa part.
Il a donc fait contre mauvaise fortune bon cœur, transformant en conte le quotidien de Mémé, de ses trois enfants et de leurs voisins. Et de dire Danic Champoux:
« Un quotidien parfois dur comme ma mère l’a connu, mais où je vois les valeurs qu’elle m’a apprise en vivant avec des moyens limités. Elle donnait le peu qu’elle avait dans ce milieu où il y avait aussi de l’entraide. Comme un Libanais laisse sa langue et sa culture à ses enfants, moi je transmets l’héritage que son parcours m’a laissé à mes enfants. »
Comme il a habitué les cinéphiles, sa narration est toujours personnelle, aux accents parfois biographiques, sa langue simple et souvent imagée.
« Cette fois, je suis le narrateur qui raconte un conte de fée qui est en même temps du vécu authentique. Car la mission du documentariste est de montrer les choses telles qu’elles sont, sans la lourdeur du trash mais avec un peu de poésie », commente-t-il.
Tourner un jour à Sorel-Tracy
Actuellement entre deux productions, il dépose des propositions de films.
« J’ai de plus en plus le goût de tourner un film à Sorel, peut-être sur le traversier, en non-stop. Ma grand-mère y a travaillé à vendre des tickets. Elle connaissait tout le monde. Et nous avons tous cet amour du fleuve. Je voudrais consulter les gens sur ce que représente la traverse pour eux et peut-être trouver le phrasé du lac St-Pierre. »
Pour lui, Sorel est toujours son havre. Un genre de trésor caché, la qualifie-t-il.
« Tant mieux si l’autoroute ne la traverse pas. Quand j’en approche, à la hauteur de la butte au Renard, je commence à reconnaître son territoire, son paysage. Je reconnais son langage et son odeur. »