Notre journaliste a accompagné la régisseuse pour le transport et l’organisation scolaire au Centre de services scolaire (CSS) de Sorel-Tracy, Marie-Lou Ménard, qui suivait les autobus de Mme Raymond et Francine Guionnet, ce matin-là. On a notamment pu constater qu’au débarquement des élèves, devant une école primaire, une voiture a circulé et a fait fi de quatre signaux. « Il y avait quatre autobus qui avaient leurs clignotants et la voiture ne s’est jamais immobilisée », raconte la chauffeuse Kim Raymond.
Plus loin, l’automobiliste a été appréhendée par un patrouilleur de la Sûreté du Québec. Tout contrevenant est passible d’une amende de 200 $ à 300 $ et neuf points d’inaptitude, mais la plupart des délinquants s’en sortent sans conséquence. « Récemment, une voiture m’a dépassée sur la voie d’accotement lorsque j’étais sur mes signaux clignotants. J’ai eu le réflexe de retenir l’élève, qui descendait, par son sac à dos. Autrement qui sait ce qui serait arrivé », raconte Mme Raymond, qui a un sens de l’observation des plus aiguisés.
Les automobilistes qui ne respectent pas les règles sont une très petite minorité, mais ce non-respect est malheureusement plus courant que l’on serait porté à le penser. Des artères comme le boulevard Fiset ou la route Marie-Victorin, les routes numérotées, sont sans doute les plus problématiques parce que très utilisées.
« Sur Fiset, plusieurs roulent trop vite. Il arrive régulièrement, voire tous les jours, que des conducteurs enfreignent les règles. Étrangement, c’est pire les jeudis. Il arrive aussi que, sur une route à quatre voies, des gens qui roulent en sens inverse, et qui sont dans la voie du fond, passent outre mes signaux. Peut-être pensent-ils que dans la voie du fond, ils ont le droit de passer, je ne sais pas. D’autres croient qu’une fois que l’enfant est à bord de l’autobus, ils peuvent repartir. Non, ils doivent attendre l’extinction des clignotants », rappelle la chauffeuse.
À l’inverse, certains croient que, sur une rue où il y a un terre-plein, et qui arrivent dans l’autre sens, s’arrêtent lorsqu’ils voient les signaux de l’autobus alors qu’ils n’ont pas à le faire. Y a-t-il une méconnaissance des règles? Dans certains cas, c’est possible, croient Kim Raymond et Marie-Lou Ménard.
La grande danse
Celle qui voit notamment à l’attribution des contrats avec les cinq transporteurs scolaires et à la répartition des élèves, Marie-Lou Ménard, croit fermement que si tout le monde respectait les consignes de sécurité, tout se passerait toujours à merveille et heureusement, c’est le cas dans la grande majorité des cas. « Nous nous assurons que les consignes de sécurité sont suivies, que les arrêts, que les points d’embarquement que nous choisissons soient sécuritaires pour les enfants », dit-elle.
Et l’auteur de ces lignes, qui a fait la tournée avec elle, ce 13 novembre, a pu constater que tous respectent les règles de sécurité à la lettre et que beaucoup de parents accompagnent les élèves du primaire, ce qui accentue le sentiment de sécurité.
Et il faut déterminer les règlements à appliquer autour et dans l’autobus, explique Marie-Lou Ménard. Par exemple? « Les distances auxquelles les élèves doivent attendre l’autobus sont définies clairement. Il est clair que les élèves, dans l’autobus, doivent être tous assis, qu’ils ne peuvent manger, ne doivent pas élever la voix et qu’ils doivent être respectueux envers la chauffeuse et les autres élèves », énumère Marie-Lou Ménard.
Cette dernière fait remarquer que s’il y a eu, sur 40 jours depuis le début de l’année scolaire, 250 observations envoyées par les chauffeurs concernant le non-respect des règles, c’est une très faible proportion quand on pense qu’il y a 3900 élèves qui utilisent le transport scolaire. Incidemment, Marie-Lou Ménard ne tarit pas d’éloges envers les chauffeurs et chauffeuses des autobus scolaires.
« Il y a 43 autobus qui sillonnent notre territoire matin et soir. Les chauffeurs sont des partenaires précieux, tout comme la Sûreté du Québec d’ailleurs. Les chauffeurs, hommes ou femmes, ce sont les premiers visages que les élèves voient dans leur journée. Le transport scolaire, c’est aussi une grande danse. Tous doivent collaborer afin que tout fonctionne. Si tout le monde joue son rôle, tous seront en sécurité. Mais si quelqu’un trébuche, c’est tout le monde qui tombe », fait-elle remarquer.
Parlant de chauffeurs, en bien des endroits au Québec, on souffre de la pénurie, ce qui cause de nombreux bris de service. « Ce n’est pas le cas ici. Dans le passé, cela nous est arrivé une seule fois sur 60 parcours », nous dit fièrement Mme Ménard en conclusion.