6 juin 2023 - 07:54
Un minimum!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Depuis 2007, Sorel-Tracy réclame tous les 12 à 18 mois du ministère des Transports (MTQ) qu’il réduise la vitesse permise (de 70 à 50 km/h) sur le boulevard Fiset entre le boulevard Poliquin et les limites de Saint-Robert. Toujours en vain, mais pourtant!

La circulation y est passablement dense. Déjà en 2014, quotidiennement 14 800 véhicules l’empruntaient. Pire encore, en 2015, le MTQ – retenant cet endroit pour la vitesse et le nombre d’accidents élevés (sic) – y a installé un radar photographique qui a signifié en 15 mois 1156 constats d’infraction. Pas banal!

Oui le boulevard Fiset est une des artères les plus fréquentées de Sorel-Tracy. Depuis 2015, plus de gens habitent ce secteur, plus d’entreprises y opèrent, plus de camions lourds y passent. Raisons suffisantes pour que la demande soreloise ne soit pas rejetée du revers de la main. D’autant que les médias régionaux y recensent bon an mal an plusieurs accidents dont certains mortels. Notamment à cause des deux courbes où le nombre de voies passe de quatre à deux. Les dernières semaines nous l’ont rappelé cruellement. Raisons de plus pour réduire sa limite de vitesse!

La Ville se doit d’assurer une circulation sécuritaire sur son territoire. Mais elle n’est pas maitresse de toutes les voies qui la traversent. Et le boulevard Fiset est de celles-là.

Il pourrait cependant en être autrement si la Ville convainquait le MTQ que ce boulevard est à Sorel-Tracy non pas une route numérotée courante, mais bien un boulevard urbain traversant un secteur en croissance.

Car c’est sur cette définition que repose cette divergence de vues. Le ministère a des critères d’aménagement spécifiques qui lui permettent de déterminer la vitesse à laquelle les gens peuvent y circuler! Un guide, lit-on d’entrée de jeu dans une de ses publications, précise que ces limites de vitesse doivent être « appropriées et crédibles »! Le sont-elles vraiment dans le cas du boulevard Fiset? Plus maintenant.

En vérité, les automobilistes trouvent toujours la limite de vitesse actuelle trop lente, les riverains trop rapide, les élus pas appropriée aux besoins de tous. Le MTQ semble plutôt enclin au statu quo, surtout qu’il cherche à uniformiser les approches sur les diverses routes qu’il gère.

En 2018, il a installé des feux de circulation à l’intersection de la rue Auber alors que la Ville a refusé l’ajout d’une voie de virage, favorisant plutôt une route à cinq voies. Proposition laissée pour compte. Depuis, plus rien! Le MTQ considère-t-il aussi que la Ville « n’est pas parlable »? Seul le député Émond pourrait nous le dire!

Élus sorelois et député ont donc du pain sur la planche. Ils doivent actualiser leur argumentaire. Puis rallier les autres élus municipaux – dont ceux de Saint-Robert, Sainte-Anne-de-Sorel et Saint-Aimé qui, en 2020, se sont inscrits en faux contre la demande soreloise. Ils craignaient le ralentissement qu’elle entrainerait sur leur territoire.

Pourtant, la 132 est une route permettant d’accéder à la ville-centre, que l’on vienne de l’est ou du sud. Voilà un axe essentiel au développement économique de la MRC. Elle doit être l’affaire de tous!

Entre-temps, le minimum que le MTQ puisse accorder à la Ville est l’autorisation d’installer radars pédagogiques ou classiques, d’imprimer la limite de vitesse au sol, d’installer des balises flexibles comme on en voit le long des pistes cyclables. Pas l’idéal, mais mieux!

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