21 octobre 2025 - 09:50
Un parcours d’obstacles
Par : Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Les dernières années n’ont pas été faciles pour les entreprises. Malgré tous les obstacles auxquels elles sont confrontées, le sentiment général demeure positif quant à l’état de l’économie dans la région de Sorel-Tracy. N’empêche, en dressant la liste de toutes ces difficultés, on prend vraiment conscience de l’importance de ce qui se passe à Sorel-Tracy et de la force des entrepreneurs d’ici.

À l’occasion d’une conférence à laquelle j’assistais la semaine dernière à Trois-Rivières, un responsable d’Investissement Québec a dressé la liste de toutes ces difficultés. Cet organisme public est chargé par le gouvernement du Québec d’accompagner les entreprises pour accélérer leur virage vers l’innovation et la productivité.

Ça vaut la peine de reprendre ici sa lecture du contexte avec lequel les entreprises doivent composer.

Deux événements majeurs sont survenus depuis 2019 : la pandémie et l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais la réalité démographique avait déjà commencé à créer des situations difficiles, dont le vieillissement de la population, un phénomène qu’on ne pouvait pourtant pas ignorer. On a hérité d’une véritable pénurie de main-d’œuvre, une situation de crise pour plusieurs entreprises. Inévitablement, les pressions salariales ont augmenté. Les enjeux de main-d’œuvre sont toujours de première importance.

L’arrêt presque complet des activités économiques lors de la pandémie a créé des ruptures importantes dans les chaînes d’approvisionnement qui ont mis du temps à se replacer. Les délais se sont accumulés et on a vu les frais de transport augmenter. Depuis le début de 2025, l’imposition de tarifs et de contre-tarifs amène actuellement les entreprises à revoir complètement les chaînes d’approvisionnement alors qu’on assiste en même temps à une reconfiguration mondiale des liens commerciaux entre les pays. Rien pour faciliter les choses.

On oublie trop souvent que les événements climatiques extrêmes partout sur la planète ont fait augmenter les primes d’assurances, même ici.

Nos leaders régionaux ont travaillé fort pour demander au gouvernement du Québec de libérer des blocs d’énergie nécessaires aux entreprises pour répondre à leurs besoins. La pression sur l’accès à l’énergie s’accentue et nous fait voir les limites de ce qui est disponible. Les entreprises qui cherchent à décarboner leur production sont confrontées à ces limites et aux coûts qui explosent.

Depuis plusieurs années, les entreprises sont confrontées à la multiplication des normes qu’elles doivent respecter et auxquelles elles doivent se conformer. Celles d’ici, mais aussi celles des pays vers lesquels elles souhaitent exporter. Un autre défi très concret.

Sur le plan de la technologie, la vitesse avec laquelle surviennent les changements dans ce domaine oblige des adaptations rapides, pas toujours faciles à réaliser. On le sait, prendre du retard, c’est reculer. Les entreprises doivent définir les compétences requises pour suivre le rythme de tout ce qui évolue. L’augmentation des risques en cybersécurité est aussi une nouvelle donnée avec laquelle composer. Là encore, il est question de compétences et de coûts.

Au moment où les entreprises sont soumises à tous ces aléas, il est remarquable de constater la vitalité économique de la région de Sorel-Tracy. Une vitalité qui repose probablement sur l’arrivée d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, très dynamique et déterminée, sur l’ouverture de nouveaux créneaux de développement économique dont, bien sûr, la fameuse filière navale et sur la cohésion des partenaires du développement, leaders politiques, organismes et institutions d’enseignement.

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