Aujourd’hui, les élus, entreprises industrielles, de service ou agricoles, emboîtent le pas et consacrent énergie et argent pour que cette région reverdisse enfin. Toute une avancée!
Les bouleversements climatiques actuels y sont probablement pour beaucoup, prouvant qu’un changement de paradigme s’impose. Sensibiliser à cette réalité ne suffit plus. Il faut plutôt prendre le taureau par les cornes. Agir.
Pas que la région n’ait pas bougé. Dès 1990, la MRC, stimulée par la hausse des coûts de l’enfouissement et les redevances rattachées à sa performance de réduction de cet enfouissement, initiait le traitement de ses déchets domestiques. Puis elle revint à une gestion plus classique de ces derniers avec la collecte à trois bacs et un écocentre. Son défi actuel? Que ses résidents persistent à trier leurs déchets! Une éducation toujours à refaire!
À la même époque, municipalités et entreprises ont initié le traitement de leurs eaux usées. Même s’il n’est pas parfait – on note plusieurs déversements malencontreux lors de pluies abondantes – il contribue à l’assainissement du Saint-Laurent.
Enfin, effort environnemental et économique, les maires cherchant une autre source de financement, la MRC implante un parc éolien communautaire. Le résultat est là. Il produit une énergie propre qui génère des retombées économiques régionales non négligeables.
Les municipalités ont contribué financièrement à ces réalisations, versant des quotes-parts calculées à la hauteur de leur évaluation foncière et du nombre de résidents.
Sorel-Tracy, sous la gouverne du maire Marcel Robert, a aussi innové en déposant en 2006 un Agenda 21. Avant-gardiste, elle fut une des premières villes du Québec à se doter d’une telle vision d’avenir et d’un plan d’action en développement durable qui guiderait les élus dans leurs décisions. Elle a planté plein d’arbres et a surtout confié au CTTEI le soin de lancer des projets concrets économiques, environnementaux et sociaux. Malheureusement, la ferveur du début s’est atténuée faute de volonté politique.
Il a fallu attendre l’élection du maire Patrick Péloquin, en novembre dernier, pour vraiment sentir l’engagement de la ville-centre dans cette bataille pour protéger biodiversité et environnement. Les élus sorelois ont notamment déposé une politique de l’arbre, s’attaquant ainsi au développement domiciliaire, ont créé récemment un Bureau de l’environnement qui interviendra dans les dossiers d’urbanisme et autres projets afin de coordonner leurs interventions. Et elle a formé, avec Saint Joseph-de-Sorel, un comité stratégique sur la qualité de l’air durement affectée par les poussières émanant notamment des élévateurs à grains et de grandes entreprises.
Décidément, la région a pris le virage vert, moins motivée cette fois par le renflouement de ses coffres, mais plutôt préoccupée de la santé de ses résidents, de leur qualité de vie qu’assurera mieux un environnement sain et sécuritaire. Comme elle cherche à apporter tous les correctifs qu’elle peut pour contribuer, dans la mesure de ses moyens, à la lutte aux changements climatiques si essentielle à la survie des espèces. Reste aux citoyens à faire aussi leur part pour que tous en sortent gagnants. Petit train va loin, dit-on!