6 Décembre 2022 - 07:32
Un pensez-y bien!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Alors que plusieurs s’affairent à préparer Noël, les élus municipaux mettent la dernière main au budget 2023 qu’ils déposeront sous peu. Les Sorelois doivent s’attendre à une hausse de leurs taxes municipales. Et pour cause.

Il est difficile de prévoir son ampleur. Mais les circonstances la commandent. D’abord parce que l’inflation galope : 6,4 % au cours de la dernière année. D’ailleurs on en a vu l’impact sur le budget de la MRC récemment adopté. Il augmente de 13 %. Les quote-parts des municipalités seront ajustées en conséquence.

De plus, le compte sorelois de taxes de la maison moyenne a très peu augmenté au cours des sept dernières années. De 2015 à 2020, 2,8 % dans le secteur Sorel; 5,8 % dans celui de Tracy. En 2021, année électorale, il a été gelé. Et en 2022, il a augmenté de moins de 2 %, moins que l’augmentation du coût de la vie.

Pas étonnant par exemple que certaines rues aient besoin de travaux majeurs ou que le conseil ait dû réviser le projet du complexe sportif et récréatif devenu complexe aquatique seulement, renonçant notamment à le doter d’un terrain synthétique intérieur et d’une piste de course. Et ce, au grand dam de plusieurs.

Autre considération : les villes doivent jouer un rôle important dans la lutte aux changements climatiques et protection de la biodiversité de leur territoire. Cela implique de penser développement durable, corriger des erreurs passées et mieux planifier l’occupation serrée du territoire. À court terme, peut-être faudra-t-il ralentir la construction domiciliaire, le temps de bien en fixer le cadre. S’en suivra probablement une augmentation moins rapide de l’assiette fiscale d’où elle provient en bonne partie.

N’oublions pas aussi ce plan triennal d’immobilisation dont 60 M$ serviront à la mise à niveau des infrastructures – conduites d’eau et d’égout, voirie, resurfaçage de rues, ajout ou réparation de pistes cyclables et trottoirs, travaux dans les parcs et terrains de jeux, revitalisation du centre-ville. Tous affectent la qualité de vie des citoyens.

Ainsi les élus qui, habitués à maintenir la variation des taxes autour de 2 %, devront la réviser à la hausse. Car ne pas le faire en évoquant l’inflation impliquerait une réduction de services ou un laisser-aller dans la réfection des infrastructures. Ce dont personne ne veut!

Car c’est bien connu : retarder des travaux nécessaires coûte toujours plus cher que le montant estimé au départ. On n’a qu’à se rappeler combien cette négligence a coûté des millions de dollars aux contribuables quand on a dû remettre à niveau le centre culturel, la piscine et la mairie après la fusion. L’ex-ville de Tracy avait négligé de le faire pour épargner ses contribuables. Ce ne fut que partie remise à un coût supérieur parce ces bâtiments étaient encore plus détériorés. Le temps avait fait son œuvre!

Reste donc aux élus à augmenter les revenus à la hauteur des travaux à réaliser, des services à offrir. De combien? Ils trancheront.

Cette décision ne sera certes pas facile à prendre. Mais les élus, tout comme les contribuables dont je suis, devront comprendre qu’elle sera inévitable et de plus que 2 % pour corriger les erreurs passées, consolider le présent et bâtir l’avenir. Un pensez-y bien pour tous!

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