Il faut rappeler, d’entrée de jeu, qu’à l’occasion de leur 22e bilan annuel, les directeurs de la protection de la jeunesse du Québec, aussi directeurs provinciaux (DPJ-DP), ont choisi de parler d’une seule et même voix d’une préoccupation nationale : la protection collective des enfants, au-delà des signalements.
Ainsi, aux dires de la directrice générale de la DPJ de la Montérégie-Est, Marie-Josée Audette, ces chiffres ne sont pas si différents que ceux enregistrés ailleurs en province et sont similaires à ceux publiés l’année dernière dans notre MRC. « Il y avait 1019 signalements, l’année dernière dans votre MRC et 288 dossiers avaient été retenus, soit 28 %. Une petite baisse, donc dans votre cas. Ce n’est pas pire et pas mieux qu’ailleurs, chez vous », démontre Mme Audette.
Sur les 1025 signalements, 757 touchaient des enfants différents, les autres ayant été signalés une deuxième, voire une troisième fois. « Et sur les 236 retenus, 222 (94 %) étaient des enfants, les autres étant des adolescents », précise Mme Audette.
La négligence et le risque de négligence demeurent les principaux motifs. De fait, 130 cas (55 %) ont été signalés à cause de la négligence. « Je vous dirais que c’est pas mal dans la norme provinciale et régionale, comme motif. On parle de conditions de vie inadéquates touchant l’alimentation, l’habillement ou le logement. Des enfants se rendent à l’école le ventre vide et n’ont même pas de lunch. Pour le logement, il est souvent question d’une carence dans le minimum requis, soit une absence de chambre et surtout, de lit. Donc, une lacune en matière de confort », explique la directrice générale.
Un autre exemple de négligence est en lien avec les parents qui ne surveillent pas leurs enfants en route ou de retour vers l’école ou un manque de surveillance, en général.
Autres raisons
Un deuxième motif est l’abus physique. « Sur les signalements rapportés, 31 (13 %) ont été exposés à la violence et 30 (12,7 %) à la violence conjugale. Et je vous dirais que la majorité des signalements proviennent du milieu scolaire ou d’un service de garde. Des employés du CLSC ou d’hôpitaux de même que des policiers peuvent nous rapporter des cas. Ils sont nos yeux et nos oreilles », mentionne Marie-Josée Audette.
Plus tard, quand les enfants arrivent à l’adolescence, la DPJ reçoit des signalements en lien avec des problèmes de comportement. « À ce moment, ce sont souvent les parents eux-mêmes, un peu désemparés, qui font appel à nous. Il arrive aussi que, à la suite d’une séparation, l’un des parents dénonce la façon dont l’autre parent s’occupe de l’enfant ou l’adolescent », mentionne Marie-Josée Audette.
Et au niveau des adolescents, la DPJ doit intervenir dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents. « Mais la grande majorité dans la MRC de Pierre-De Saurel (plus de 71 %) n’ont eu droit qu’à des sanctions extra-judiciaires parce qu’ils n’avaient pas commis des délits très graves », précise Marie-Josée-Audette.
Bref, les chiffres de 2024-2025 dans la MRC de Pierre-De Saurel sont similaires à ceux de l’année dernière dans l’ensemble et également à ceux de la Montérégie et du Québec. « Si on reçoit plus de signalements d’année en année, nous n’en retenons pas cependant pas plus. Il faut continuer de se mobiliser et être vigilants. Dans la région de Sorel-Tracy, vous êtes très bons à ce chapitre », précise Mme Audette, qui tient à remercier le personnel de la DPJ qui travaille très fort et dont la tâche est loin, parfois, d’être une partie de plaisir.