24 février 2021 - 14:52
Un producteur sorelois renoue avec le hip-hop
Par: Katy Desrosiers

Érik Charland, lors du spectacle de Sans Pression, le 11 janvier 2020 au Resto-Bar Le 525, avec l’ancien DJ de Musique Plus, DJ Gold Dee Da One. Photo Gary Carpentier

Après des années de pause, le Sorelois Érik Charland se relance dans le monde du hip-hop. Alors que plusieurs spectacles d’artistes qu’il avait planifiés à Sorel-Tracy ont dû être annulés en raison de la pandémie, il a ouvert ses horizons et crée maintenant des collaborations virtuelles.

Érik Charland a eu la piqûre du monde artistique adolescent, lorsqu’il travaillait comme technicien de scène au Théâtre du Chenal-du-Moine. Après avoir fait une partie de formation en production d’événements culturels et corporatifs et en sonorisation à l’École du Show Business, il a créé sa boîte Ékcd productions. Il a alors commencé à organiser des soirées dans les bars à Sorel-Tracy.

« C’était en 2000, j’avais 20 ans. C’était des petites soirées associées avec l’émission hip-hop à Musique Plus. […] Tout ce qui sortait de Musique Plus à l’époque comme Sans Pression, Taktika, Stratège, 83 – Huit Trois et Les Architekts, je les faisais venir », raconte le producteur.

Dans les années suivantes, avec la baisse de la popularité du hip-hop, il a choisi de se concentrer sur sa vie professionnelle et sa famille.

Plus récemment, le hip-hop a fait son retour avec des artistes comme Koriass, Loud, Fouki et Dead Obies. Après une pause de 28 ans, c’est à la veille de la quarantaine qu’il a ressenti le besoin de replonger dans cet univers.

Il a contacté le propriétaire du Resto-Bar Le 525, Nicolas Deguise, avec l’idée de faire venir à Sorel-Tracy le groupe Sans Pression. Plusieurs billets ont été vendus et en janvier 2020, le groupe s’est produit.

Le producteur avait planifié d’autres spectacles comme celui de Koriass, qui ont dû être annulés en raison de la pandémie. À l’été, il a pu se reprendre en planifiant certains des spectacles qui ont eu lieu sur le terrain de dek hockey du bar comme celui de DJ Miss Shelton, Sans Pression, Dubmatique et Jim Zeller. Quelques-uns devaient revenir à l’automne avec une formule sous un chapiteau, mais encore une fois, tout a été annulé.

La production vidéo

En même temps, Érik Charland s’est lancé dans la production de contenu vidéo. Son rôle est de développer des projets, créer des partenariats entre artistes et financer le tout. Pendant le premier confinement, il a créé un partenariat entre l’artiste habitant en Tunisie Momo Sky et le groupe québécois Sans Pression, ce qui a donné la chanson Artiste. Un réalisateur allemand, ECHOTRIXX, a procédé à l’arrangement musical. Un vidéoclip comportant les paroles a été réalisé et il cumule plus de 11 400 vues.

M. Charland a décidé de répéter l’expérience avec Momo Sky et Jim Zeller. Cette fois, le vidéoclip a été réalisé par Ousmane Traore, chanteur du groupe Dubmatique. La chanson Laisse-moi rêver est disponible sur toutes les plateformes d’écoute et est aussi bien populaire à la radio en Tunisie.

« Des fois, je me réveille le matin et Momo m’écrit qu’ils ont encore parlé de moi en Tunisie. Voyons! Je suis honoré de ça »,  raconte-t-il.

Même si au départ Érik Charland se considérait comme un « booker de shows », il aimerait poursuivre dans la veine de la production vidéo. « C’est nouveau, mais ça me donne plein d’idées. Avec mes contacts, j’ai des artistes intéressants avec qui on pourrait faire des documentaires. Des capsules d’humour aussi, ça m’intéresserait, tout comme gérer d’autres artistes et continuer de faire des vidéoclips », lance-t-il.

Pour l’avenir, le producteur souhaite qu’il y ait plus de soirées culturelles diversifiées dans la région. « Je trouve qu’il y a une petite lacune dans le milieu hip-hop. On pourrait avoir quelqu’un qui présente ça sur une base plus régulière. Ce serait mon rêve d’implanter une scène permanente », conclut-il.

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