16 août 2023 - 02:00
Un quadragénaire reconnu coupable d’inconduites sexuelles sur une fillette
Par: Jean-Philippe Morin

Une fillette aujourd’hui âgée de moins de 16 ans se souvient encore de ce que Sébastien Marois lui a fait subir à de multiples reprises pendant des mois en 2019. L’homme de Saint-Roch-de-Richelieu a été reconnu coupable d’attouchements sexuels et d’agression sexuelle le 2 août dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy.

La juge Louise Leduc a lu pendant 45 minutes un jugement écrit relatant les faits et gestes de l’homme de 46 ans, qui se sont étalés de septembre 2018 à septembre 2019, selon l’acte d’accusation. Elle n’a pas mâché ses mots, qualifiant les actes de Sébastien Marois de « répugnants ».

Même s’il a été déclaré coupable sur les deux chefs d’accusation, la juge a prononcé un arrêt des procédures sur le chef d’agression sexuelle « pour éviter des condamnations multiples ».

Témoignage « truffé d’une cohérence frappante »

Lors de la lecture du jugement, la juge Louise Leduc a analysé chacun des témoignages ayant été livrés lors du procès.

La victime a averti sa mère en septembre 2019 qu’elle était « tannée » de recevoir « des gouttes de pipi » sur elle après que l’accusé la « colle trop fort ». En état de panique, la mère a alors contacté le 911 et les procédures ont démarré.

Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont notamment trouvé du sperme sur le drap et le rideau près du lit de la jeune fille. Le sperme était celui de Sébastien Marois, selon les analyses du laboratoire.

Selon la juge, le témoignage de la jeune fille était plus que crédible. « Elle ne se contredit pas. Elle est précise. […] Elle est polie, naturelle et spontanée. Son récit est truffé d’une cohérence frappante quant à la chronologie d’un acte sexuel masculin, ce qu’un enfant de cet âge ne devrait pas connaître », a-t-elle narré.

La juge a par le fait même rejeté du revers de la main les témoignages d’un spécialiste de la défense ainsi que de la conjointe de l’accusé, qui a un « témoignage partial » à ses yeux. « Elle n’a jamais cherché à questionner l’accusé. Elle a fermé les yeux, protégé son conjoint. Il y a des contradictions dans son témoignage », a soutenu la magistrate.

De son côté, l’accusé a nié les faits tout au long du procès. Comme défense, Sébastien Marois a notamment avancé que le sperme aurait pu être transféré par erreur, une version que la juge Leduc n’a pas crue. L’homme a toujours la possibilité de pousser le verdict en appel.

Des séquelles à effacer

Une membre de la famille de la jeune victime a tenu à souligner au journal Les 2 Rives que la petite se porte bien aujourd’hui. « [Malgré son très jeune âge], elle se souvient encore des actes. Elle est suivie à Sainte-Justine par un psychologue et elle est très bien entourée par sa famille. Elle va bien, elle est en sécurité, mais elle va toujours être impactée par ça », laisse-t-elle tomber.

Cette dernière déplore toutefois la longueur des procédures judiciaires, alors que la cause a été reportée à plusieurs reprises depuis la plainte de 2019. La juge Louise Leduc s’est même excusée, en fin de séance, pour le temps qu’a pris le dossier à se régler après de nombreux reports.

« C’est très troublant toute cette attente. Maintenant, on a hâte de voir pour la sentence, mais elle ne sera jamais assez longue pour ce qu’il a fait », conclut-elle.

Un rapport présentenciel a été demandé par la juge, ce que conteste la défense. Sébastien Marois sera de retour en Cour le 28 septembre pour les représentations sur sentence.

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