29 février 2016 - 00:00
Un rassemblement pour dénoncer le transport de sables bitumineux
Par: Julie Lambert
Un mur de femmes sera créé devant les réservoirs de Kildair pour dénoncer le transport des sables bitumineux et les oléoducs. | Photo: Gracieuseté - Carole Henry

Un mur de femmes sera créé devant les réservoirs de Kildair pour dénoncer le transport des sables bitumineux et les oléoducs. | Photo: Gracieuseté - Carole Henry

Un rassemblement d’opposants au transport de sables bitumineux et aux oléoducs, provenant de partout au Québec, se déroulera devant l’entreprise Kildair de Sorel-Tracy le 6 mars prochain, de 13h30 à 16h.

Chez Kildair, on assure que le transport de pétrole s’effectue en toute légalité, selon les normes gouvernementales.

Le Regroupement contre les bitumineux et pour le développement durable (Sorel-Tracy), le collectif Mur de femmes contre les oléoducs et les sables bitumineux, Alerte Pétrole Rive-Sud et Ciel et Terre sont les organisateurs de cette marche.

Cet événement consistera en la formation d’un « Mur de femmes » contre les oléoducs et les sables bitumineux. De la musique, des chansons, de la poésie ainsi que des poussettes vides évoquant la menace du réchauffement climatique sur la planète seront aussi au menu lors de ce rassemblement, qui soulignera en même temps la Journée mondiale des femmes le 8 mars.

« Sorel-Tracy a été choisie parce que nous sommes une voie de sortie importante de sables bitumineux. On ne peut pas parler de lutte aux changements climatiques et d’un autre côté, investir dans le transport du sable bitumineux. C’est une importante contradiction », affirme le coordonnateur adjoint du Regroupement contre les bitumineux, Denis Robillard.

Des autobus partiront en matinée de plusieurs endroits, dont Montréal, Boucherville et même Longueuil et se rejoindront devant les réservoirs de pétrole de Kildair.

« On n’a pas d’estimation du nombre de personnes attendues. La première marche organisée dans la région sur le sujet en octobre 2014 avait attiré 2000 personnes. On souhaite avoir beaucoup de gens. »

Une étude environnementale exigée

M. Robillard, mentionne qu’il est indispensable que le gouvernement reçoive l’approbation sociale, surtout concernant sa décision d’autoriser Kildair à stocker des sables bitumineux provenant de l’Alberta dans ses installations avant de les transborder sur des navires empruntant le fleuve Saint-Laurent.

« Comment peut-on parler d’acceptabilité sociale quand dans ce dossier, on n’est pas allé chercher le pouls de la population? On aimerait que le gouvernement revienne sur sa position et enlève son approbation. Il faut qu’il arrête le transport de pétrole et prenne le temps de regarder tout ça. Il faut qu’il prenne le virage vers les énergies vertes », croit-il.

Le président-directeur général de Kildair, Daniel Morin, explique que le transport de sables bitumineux et de pétrole est actuellement au ralenti. Si les regroupements environnementaux ont droit à leur opinion, M. Morin ne comprend pas pourquoi cette demande viserait seulement Kildair alors que plusieurs autres produits pétroliers transitent par d’autres sites situés un peu partout au Québec.

« On ne peut pas enlever un permis comme ça, du jour au lendemain. Nous avons été très professionnels. Ces personnes peuvent avoir des revendications, mais nous opérons en toute légalité et nous n’avons aucun problème avec le ministère ou le gouvernement », réagit M. Morin.

En décembre 2013, le gouvernement du Parti Québécois, a octroyé à la compagnie Kildair un certificat d’autorisation pour la réception et l’entreposage de pétrole brut.

À la suite des élections d’avril 2014, le gouvernement libéral a annoncé un plan d’action intégré comprenant une évaluation environnementale stratégique (ÉES), actuellement en cours, sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures.

Selon l’attachée de presse du ministre de l’Environnement, Mylène Gaudreau, la problématique du transport des produits pétroliers fait partie intégrante de cet exercice du gouvernement et une consultation publique s’est tenue à l’automne dernier à plusieurs endroits au Québec.

« Pour ce qui est de Kildair, le ministère assure un suivi rigoureux des activités du terminal de la compagnie. Jusqu’à maintenant, les conditions des certificats d’autorisation déjà émis dans le passé sont respectées et il n’y a eu aucun manquement au Règlement sur les matières dangereuses », conclut-elle.

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