De fait, plus de 3000 interventions ont été effectuées depuis un an chez les 19 ans et moins. « De 100 interventions par année, il y a trois ans, nous sommes passés à 800 en 2021-2022. Il y a deux explications possibles. Soit il y a vraiment plus de gens en détresse ou encore plus de gens connaissent l’organisme, ce qui explique une recrudescence de demandes. J’aime mieux penser que c’est parce nous sommes plus connus comme ressource, mais je crois que c’est un peu le mélange des deux », croit Sylvain Dupuis, directeur général de La Traversée.
En matière d’appels jeunesse, chez les 14 ans et moins, La Traversée a dû répondre à 2097 appels en 2022-2023, 1731 chez les 15 à 19 ans et 3816 du côté des 20 à 34 ans. Et ce sont autant des garçons que des filles qui demandent de l’aide. « Auparavant, on pouvait parler de quelques jeunes, mais maintenant, on parle carrément des jeunes qui demandent de l’aide » soutient M. Dupuis.
Qu’est-ce qui explique cette recrudescence? « L’anxiété causée par l’atteinte de la performance à tout prix, le harcèlement, l’intimidation, le rejet et les réseaux sociaux du genre Tik Tok », énumère-t-il.
Selon lui, la modélisation prend beaucoup de place. « Être la plus belle ou le plus beau, le plus en forme. Celui ou celle qui a un surplus de poids tombe souvent dans la boulimie ou l’anorexie afin de répondre aux standards », explique M. Dupuis.
Et l’isolement? « Pendant la pandémie, les jeunes ont vécu beaucoup d’isolement et la notion de gang s’est brisée. Dur de se faire des amis lorsqu’on est isolé et la socialisation est justement une solution », rappelle M. Dupuis.
La Traversée, une aide précieuse
Le Centre de prévention du suicide La Traversée offre des services pour toutes les personnes vivant une situation de crise. Il arrive souvent que des jeunes se présentent à l’organisme, parfois avec leurs parents. Incidemment, le personnel de La Traversée conseille beaucoup les parents afin d’améliorer le dialogue avec leurs jeunes.
« Nous ne sommes pas des psychologues, mais offrons une approche psychosociale, dès le départ. Nous sommes une porte d’entrée. Nous pouvons ensuite les référer aux bonnes ressources, explique le directeur général de l’organisme. Nous recevons des appels à toute heure du jour et de la nuit. Nous offrons des suivis téléphoniques grâce à notre ligne de crise qui est disponible 24/7 ».
« Je dis aux jeunes, aux parents, n’hésitez pas à faire appel à nous. Vous n’êtes pas seuls dans ce que vous vivez », de conclure Sylvain Dupuis.
