14 novembre 2023 - 08:42
Mariniers Junior A et B dans l’obligation de retrancher sept joueurs
Un règlement des années 90 de Hockey Richelieu fait des malheureux à Sorel-Tracy
Par: Alexandre Brouillard

Quatre joueurs de 21 ans ont dû quitter les Mariniers Junior B à cause d’un règlement de Hockey Richelieu. Photo gracieuseté

Sept joueurs des Mariniers Junior A et B de Sorel-Tracy ont été dans l’obligation de quitter leur équipe à cause d’un règlement de Hockey Richelieu – plus restreignant que celui de Hockey Québec – qui limite à huit le nombre de joueurs de 20 et 21 ans, dont seulement quatre de 21 ans, dans les équipes de niveau Junior.

La transgression dudit règlement a été notifiée plus tôt en octobre lors de la transmission du T112, le formulaire de composition officielle des formations, à la ligue.

Après plusieurs discussions et échanges de courriels avec Hockey Richelieu, qui a juridiction concernant les quotas des joueurs de 20 et 21 ans dans la région, les Mariniers Junior A et B ont été dans l’obligation de retrancher sept joueurs et de rembourser leur inscription.

Une situation dénoncée par l’entraîneur-chef de la formation Junior B, Étienne Boileau. « J’ai annoncé à l’équipe que je devais couper quatre joueurs de 21 ans pour respecter le règlement. […] On avait déjà joué plusieurs matchs et les gars avaient même payé leur tournoi. […] C’est vraiment plate pour les jeunes qui veulent seulement pratiquer leur sport », mentionne-t-il. De leur côté, les Mariniers Junior A ont dû laisser partir trois joueurs de 20 ans.

Le président de l’Association de hockey mineur du Bas-Richelieu (AHMBR), Sylvain Lacasse, assure que l’erreur n’était pas de mauvaise foi. « À Sorel-Tracy, nous avons connu un creux de vague dans les dernières années au niveau Junior. On n’avait pas à choisir parmi des 20 et 21 ans, on ne connaissait donc pas le règlement de Hockey Richelieu », explique-t-il.

« Je comprends que Hockey Richelieu doit faire respecter son règlement, admet M. Lacasse. Mais je trouve ça plate pour les jeunes qui doivent retourner chez eux. »

Des quotas qui diffèrent

Étienne Boileau n’est pas prêt à prendre le blâme dans ce dossier, assurant avoir vérifié le règlement auprès de Hockey Québec avant le début de la saison. Même son de cloche du côté de l’AHMBR qui croyait agir dans les règles de l’art en respectant la limite imposée par Hockey Québec. « Nous n’étions pas au courant au début de l’année », atteste l’entraîneur-chef.

En effet, dans la Belle Province, c’est Hockey Québec qui encadre le hockey partout sur le territoire. C’est pourquoi, avant le début de la saison, les Mariniers croyaient respecter les règlements, alors que la fédération de hockey sur glace québécoise limite à quatre le nombre de joueurs de 21 ans par équipe. « Tout le monde avait fait ses devoirs », certifie Sylvain Lacasse.

Concernant le quota des joueurs de 20 et 21 ans au niveau Junior, le règlement de Hockey Richelieu prévaut donc sur celui de Hockey Québec.

Rejoint par notre journaliste, le président de Hockey Richelieu, Jacques Hébert, a seulement envoyé par courriel le règlement. « Ce règlement a pour objectif premier d’assurer une juste place aux joueurs de 18 et 19 ans au détriment des 20 et 21 ans », a-t-il écrit.

Hockey Richelieu a donc décidé de jouer la ligne dure et de faire respecter son règlement adopté à la fin des années 90. « On a proposé des solutions, comme alterner les joueurs de 20 et 21 ans, mais il n’a rien voulu entendre », dénonce Étienne Boileau.

Appelé à commenter et à expliquer la situation, Hockey Québec n’a pas donné de retour à notre journaliste.

Des jeunes impactés

Plusieurs joueurs impactés par le règlement de Hockey Richelieu ont transmis leur réaction au journal. Le joueur de catégorie Junior B, Xavier Lefebvre, est scandalisé par la situation. « [Le] règlement n’a pas de sens pour des gens qui veulent tout simplement jouer au hockey et pratiquer un sport », a-t-il écrit.

Matisse Desmarais, aussi hockeyeur avec les Mariniers Junior B, considère insensée la décision de Hockey Richelieu. « Les gars avaient déjà leur équipe et, du jour au lendemain, vous leur arrachez le plaisir de jouer au hockey à cause d’une faute d’inattention. […] On demande simplement de l’aide et des solutions, mais vous ne voulez même pas nous parler », a-t-il témoigné.

image
image