« Grouille-toi Québec! L’IA est à portée de main. Il y a de p’tits gars dans le rang Bellevue, à Saint-Robert, qui ont développé ça », lance d’emblée celui qui a passé les dernières années à sillonner la Suisse à la rencontre des directions des Hautes écoles de formation professionnelle pour offrir des formations sur l’IA aux enseignants et aux étudiants.
Roger est le « statement » de Marc Gagnon. Ce dernier s’est inspiré de son frère Clément Gagnon, qui est le fondateur de scierie.ca, un site Web spécialisé dans les conseils et services pour le bois d’œuvre, les scieries et la foresterie.
De par son langage familier teinté par l’accent québécois, Roger est un conseiller virtuel hébergé sur ChatGPT. Il incarne un expert accessible et amical, qui est capable de fournir des conseils pratiques et techniques aux gens qui travaillent avec le bois, que ce soit l’abattage, la coupe, la transformation, etc.
Roger est nourri par un riche corpus d’ouvrages, qui font de lui un véritable génie de l’industrie du bois et de la foresterie. Tout comme son frère Clément, la sympathique IA a ses propres intérêts. « Parce que Clément aime la chasse, les cocktails et la cuisine, Roger aime ça aussi. Il y a 1500 recettes de cocktails dans Roger et trois anciens livres de recettes canadiennes-françaises », mentionne Marc Gagnon en rigolant.
Une première IA sémantique
Marc Gagnon affirme que Roger de scierie.ca est le premier robot d’intelligence artificielle sémantique. « Il est nourri de livres. Il fait des relations entre les concepts dans les livres. Avec ça, il fait un amalgame. Il est donc basé sur le sens et non sur la lexicographie », explique le Robertois.
L’innovation de M. Gagnon est l’aspect sémantique de son projet. « C’est-à-dire que ça repose sur le sens. C’est comme si tu lisais [un auteur], et que je te demandais de me résumer le livre. Tu ne copieras pas les mots, tu me résumerais le sens du message. Roger, il ne fait pas seulement lire des mots, mais il capte le sens, les nuances et l’intention derrière les questions. C’est donc une programmation sémantique et personne n’a fait ça », explique-t-il en détail.
« J’utilise la capacité vectorielle de l’outil, soit ChatGPT, pour créer une série de vecteurs qui donnent un personnage. J’utilise donc l’outil pour l’outil », ajoute M. Gagnon.
Pour créer Roger, Marc Gagnon a passé le dernier été à travailler sur l’IA et la sémantique. « Par Roger, on démontre que même une petite firme de deux personnes, des bucherons, est capable d’utiliser l’IA de façon intelligente et humoristique », conclut Marc Gagnon avec enthousiasme.