À plus de 5000 kilomètres de son patelin, soit le rang Bellevue à Saint-Robert, Marc Gagnon a livré sa vision de l’intelligence artificielle à notre journaliste et plus précisément de ChatGPT, ce fameux prototype d’agent conversationnel, qui est brandi comme l’épouvantail du plagiat dans les établissements scolaires du Québec depuis sa sortie en novembre 2022.

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires et d’un diplôme d’études supérieures (MBA) en finance ainsi que d’un autre en marketing, Marc se présente comme un spécialiste de l’intelligence artificielle. Sa mission à travers ses formations : déconstruire la réputation peu envieuse de l’intelligence artificielle. Pour lui, il s’agit plutôt d’un outil ayant une incidence positive et inéluctable pour la formation scolaire et professionnelle de la jeunesse.

« Mon mandat est d’introduire l’intelligence artificielle pour qu’ils arrêtent d’avoir peur. ChatGPT, c’est seulement un outil qui génère des mots », précise-t-il.

Pour le Robertois, l’avènement rapide de ChatGPT a chamboulé les gens qui n’ont pas eu le temps d’amadouer cette nouvelle technologie. « D’ici deux ans, ChatGPT12 sera là! […] Si on ne forme pas nos jeunes à l’utilisation de ces nouveaux outils technologiques, on part droit dans le mur. En proposant un cours pertinent, plus concis et dynamique, avec l’assistance de l’intelligence artificielle, les profs auront plus de temps pour mettre leur humanité et leur intelligence émotionnelle au service de la communication de l’information », soutient-il.

Depuis sa résidence dans le comté de Fribourg, il martèle que l’intelligence artificielle doit être démocratisée. « Il faut l’utiliser comme outil de connaissances et de formation. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité où en temps réel, toute l’école s’ajuste aux besoins spécifiques d’un seul étudiant. Si l’étudiant ne comprend pas quelque chose, il peut dire à l’outil « explique-moi ça comme si j’avais cinq ans ». Ainsi, l’outil s’ajuste pour aider l’étudiant à progresser », explique Marc Gagnon.

« Avant, les professeurs devaient transférer la connaissance et la compétence, ajoute-t-il. Maintenant, on revient à l’instruction de Platon, « apprendre à apprendre », c’est-à-dire comment structurer ta ligne stratégique d’apprentissage. »

Marc Gagnon invite donc les parents et les enseignants à inculquer aux jeunes l’utilisation de l’intelligence artificielle et à réfléchir par eux-mêmes. « Encouragez la pensée critique et éthique et n’acceptez pas les réponses de l’intelligence artificielle comme une vérité absolue. C’est un outil complémentaire à l’apprentissage traditionnel, pas un remplaçant », dit-il.

Publier pour informer

Dans la foulée de son succès en terre helvétique, l’ancien élève de l’École secondaire Fernand-Lefebvre souhaite maintenant informer et former le plus de gens possible à comment bien utiliser l’intelligence artificielle. C’est pourquoi il planche actuellement sur l’écriture d’articles scientifiques et de livres.

« J’ai rédigé quelques bouquins sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans le monde de l’éducation pour aider les enseignants à ajuster leurs cours », conclut Marc Gagnon, qui aimerait revenir au Québec dans un avenir rapproché pour offrir ses formations.