Les événements se sont déroulés à la vitesse de l’éclair. Jacques Desgroseilliers sortait de la Banque Laurentienne située sur le chemin Marie-Victorin, à Sorel-Tracy, lorsqu’un homme, qui déambulait devant l’établissement, l’a interpellé en critiquant vivement la façon dont il avait stationné sa camionnette.
« Il me disait que je n’avais pas d’affaire à être stationné sur la ligne jaune. Il s’est ensuite mis à frapper à coups de poing sur mon hood et mes fenêtres. Je lui ai dit d’arrêter ça et c’est à ce moment qu’il s’est jeté sur moi », relate avec précision l’homme de 69 ans.
Selon ses dires, le suspect l’a rapidement roué de coups. « Il m’a poussé et je me suis ramassé par terre, indique-t-il. Il m’a frappé avec son genou à la tête et sur mes côtes. Je me suis alors relevé et j’ai sorti mon téléphone, l’avertissant que j’allais appeler le 911. Il m’a alors dit qu’il allait me voler. »
L’homme a finalement pris les jambes à son cou. Jacques Desgroseilliers a tenté de le suivre sur quelques mètres, mais ses blessures le faisaient trop souffrir. « J’ai eu très peur, admet-il. Je ne crois pas qu’il voulait me voler. Il ne semblait pas avoir toute sa tête. »
M. Desgroseilliers estime que son assaillant était âgé entre 20 et 30 ans. « Il était habillé tout en noir et il était costaud. Il avait une allure propre », estime-t-il.
Selon lui, personne, mise à part une femme, n’aurait été témoin des faits. « Je crois qu’elle a vu le début des événements parce que je l’ai vu s’enfuir en courant », indique l’homme encore sous le choc.
« Il criait qu’il avait perdu sa mère il y a deux jours », ajoute la victime, espérant que quelqu’un reconnaisse son agresseur.
Rejointe par le journal, la Sûreté du Québec (SQ) affirme que des policiers se sont bel et bien rendu sur le lieu de l’événement le 5 juillet, mais que M. Desgroseilliers n’a pas voulu porter plainte.
Plusieurs blessures
Après avoir laissé tomber sa courte poursuite à pied, Jacques Desgroseilliers a composé le 911. Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, une ambulance a été appelée pour transporter le sexagénaire à l’hôpital.
Le diagnostic au centre hospitalier fait état d’une contusion au thorax côté gauche, d’un trauma crânien ainsi que des blessures au niveau des coudes et des genoux.
Néanmoins, M. Desgroseilliers soutient que ce sont ses blessures psychologiques qui seront les plus longues à guérir. « Je suis nerveux, confie-t-il seulement deux jours après les événements. Je suis déjà hypothéqué avec d’autres conditions, et là, je me fais agresser gratuitement. Ce n’est pas évident ». Cette agression qu’il qualifie de « gratuite » s’ajoute au deuil de sa femme qui est décédée l’hiver dernier.
Appel à la vigilance
Relativement chanceux dans sa malchance, l’homme n’est resté qu’une journée à l’hôpital. Il a alors contacté notre journaliste pour « inciter les gens à faire preuve de vigilance ».
« Je ne m’attendais pas à ça à mon âge! Tout s’est passé tellement vite et ça peut arriver à n’importe qui. Je suis venu m’établir à Sorel-Tracy parce que c’est un coin tranquille, mais là j’ai peur. J’incite tout le monde à faire très attention », conclut Jacques Desgroseilliers.