Jean Morin faisait face à deux chefs d’accusation, soit attouchements et agression sexuelle sur une fille de moins de 16 ans. Un arrêt conditionnel a été prononcé sur le chef d’attouchements.

« Sa façon de détourner l’attention et de nier l’évidence, comme lorsqu’il est confronté à sa déclaration vidéo, en plus du dénigrement qu’il montre envers [la victime], font en sorte qu’il n’est pas sincère et sa crédibilité en est affectée », a narré le juge Foucault, dans un long jugement.

En rejetant du revers de la main le témoignage de l’accusé, le premier magistrat a, par le fait même, donné de la crédibilité à celui de la victime.

« Il y a certainement des lacunes et des failles dans le témoignage de [la victime]. Toutefois, le Tribunal considère crédible sa version des faits sur les gestes posés. Il ne subsiste aucun doute raisonnable pour le Tribunal [sur la culpabilité de l’accusé] », a ajouté le juge Foucault.

Jean Morin a plaidé que la date de l’agression n’était pas exacte et qu’il avait un problème érectile, ce qui l’empêchait d’avoir des relations sexuelles. Il a aussi mentionné qu’une histoire de vengeance aurait pu mener aux accusations.

Même s’il est vrai que la date ne concordait pas avec les témoignages, le juge Foucault a rejeté les autres arguments de l’accusé, soutenant que sa crédibilité est minée du fait qu’il mentionne n’avoir aucun souvenir de l’interrogatoire réalisé par les policiers.

« Le Tribunal croit l’accusé lorsqu’il mentionne qu’il a des problèmes érectiles depuis des années. Toutefois, le Tribunal ne le croit pas lorsqu’il mentionne ne pas avoir demandé de médicament à ce sujet à son médecin. […] La fidélité de sa mémoire lui fait défaut », a indiqué le premier magistrat.

Un rapport présentenciel avec un volet sexologique a été demandé par le juge. La cause a été reportée au 27 novembre prochain pour l’étape des représentations sur sentence.