20 Décembre 2024 - 07:06
Un Sorelois comme arbitre à un championnat canadien de curling
Par: Jean-Philippe Morin

Mario Deshaies adore son rôle d’arbitre au curling, lui qui a eu la chance d’officier une compétition canadienne début décembre. Photo gracieuseté/Pier-Olivier Blain

Les Championnats canadiens seniors de curling Everest 2024, disputés à Moncton au Nouveau-Brunswick du 1er au 7 décembre, avaient une touche soreloise. Mario Deshaies, 68 ans, en était à son premier tournoi canadien comme arbitre.

Dans cette compétition prestigieuse – l’équivalent du Championnat canadien Brier pour les hommes ou Scotties pour les femmes, mais pour les joueurs senior – les meilleurs curleurs canadiens de 50 ans et plus représentaient leur province pour obtenir une place au championnat mondial. Mario Deshaies faisait partie des 14 arbitres de ce tournoi.

« J’ai adoré mon expérience! J’étais attitré à une glace. Au lieu d’avoir deux arbitres pour le tournoi comme dans un championnat provincial, il y en avait 14. C’était un vrai travail d’équipe, on se consultait pour prendre les mêmes décisions en fonction des mêmes critères. Tout le monde était en symbiose, c’était vraiment spécial. J’espère être invité par Curling Canada dans un autre tournoi prochainement », relate celui qui réside à Sorel-Tracy depuis une quinzaine d’années.

Durant la saison hivernale, Mario Deshaies arbitre environ cinq tournois. En plus de Moncton, il arbitrera des tournois provinciaux dans la région de Montréal et sur la Rive-Sud en janvier, février et mars prochains. Il était d’ailleurs assistant à l’arbitre en chef lors du Championnat provincial de curling – le plus important tournoi au Québec – qui a eu lieu à Drummondville en janvier 2024.

Une passion

Mario Deshaies joue trois fois par semaine au Club de curling Aurèle-Racine. Le Sorelois aime jouer, mais il n’a jamais eu le talent pour accéder aux championnats les plus prestigieux. Il a donc transposé cette passion du jeu vers l’arbitrage lors de la saison 2019-2020.

« Je joue depuis longtemps, mais quand je suis devenu membre à Sorel, le club organisait des événements provinciaux. Je suis devenu bénévole et j’ai suivi une formation pour devenir arbitre de niveau 1. J’ai adoré ça, je voyais ça comme un beau projet de retraite. J’ai ensuite suivi le niveau 2, puis mon expérience et le jugement des pairs m’ont amené au niveau 3, ce qui fait en sorte que je peux arbitrer ailleurs au Canada. On est sept au Québec à avoir ce niveau », raconte-t-il.

Le diable est dans les détails, dit-on. Pour un arbitre au curling, c’est encore plus vrai. « Durant la partie, on s’occupe de mesurer la distance entre les pierres et le centre. Le curling, c’est un sport de gentleman, alors habituellement, ils s’arrangent entre eux, mais on est là pour trancher s’il y a un dilemme. Dans les championnats provinciaux et canadiens, c’est l’arbitre qui prend les décisions. On intervient quand une règle est mal interprétée ou si un des joueurs est en désaccord. Normalement, on laisse les joueurs jouer. Si vous regardez un match à la télé et que vous pensez qu’il n’y a pas d’arbitres, c’est bon signe, c’est qu’ils font une bonne job », ricane-t-il.

Mais son rôle est bien plus grand que cela. Dans un tournoi, les arbitres peuvent arriver une heure avant le premier match et quitter une heure après le dernier.

« Avant le match, on vérifie la glace, on s’assure qu’elle est conforme. On mesure les diamètres des cercles et on avise les joueurs s’il y a des irrégularités. On s’assure que les chronomètres sont bien réglés. On fait beaucoup de paperasse pour s’assurer que les résultats soient corrects en ligne. Bref, c’est beaucoup de travail, ce sont de longues journées, mais j’adore ça », conclut M. Deshaies.

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