De retour dans son patelin depuis quelques jours seulement, l’aventurier a partagé plusieurs détails de son périple à notre journaliste. Réel nomade, Olivier a livré un récit digne de la célèbre œuvre Sur la route de Jack Kerouac.
Son expédition, qui l’a amené à traverser neuf pays, s’est déroulée du 20 septembre 2022, au départ de la Ville de Québec, au 21 mars 2023, à l’extrémité du tronçon nord de la transaméricaine à Yaviza, au Panama.
Après six mois sur la route, Olivier a récolté 4000 $ pour La Vigile, un centre de thérapie qui vient en aide aux professionnels qui portent ou portaient l’uniforme (policiers, pompier, militaires, ambulanciers, etc.).
« Je suis heureux d’avoir récolté cette somme, admet-il avec fierté. Je vais mettre mon GoFundme de côté, mais j’invite les gens à se rendre sur le site [Web] de La Vigile pour continuer à donner. »
Des péripéties à n’en plus finir
Le 20 septembre, Olivier a chevauché sa moto, la première d’innombrable fois, en direction de Toronto. Il a ensuite rejoint la mythique route 66, dans la région de Chicago, en direction de la Californie.
Le Sorelois est demeuré un mois et demi dans la région de la Sun Belt. « J’avais des amis là-bas. Après ce séjour, j’ai traversé la frontière mexicaine à Tijuana pour prendre la direction de la Basse-Californie », relate-t-il. Olivier a passé presque deux mois dans les alentours de Ventana où l’un de ses amis originaire de Châteauguay opère un terrain de camping.
Au début 2023, lorsqu’il est embarqué sur le traversier reliant La Paz à Mazatlan, le Sorelois a vécu ses premières frousses. Dès qu’il a débarqué du ferry, il s’est heurté à plusieurs hommes armés, à des chars d’assaut, à des avions de chasse ainsi qu’à des bateaux et voitures en feu. Les forces de sécurité mexicaines venaient d’arrêter Ovidio Guzman, l’un des fils du célèbre narcotrafiquant El Chapo (Joaquin Guzman Loera). L’arrestation avait été suivie d’intenses échanges de tirs et d’incendies, avec un bilan d’un mort et 28 blessés.
« Il y avait des gens armés partout. On ne savait pas qui était qui. Traverser le Sinaloa, c’était comme traverser une zone de guerre », raconte Olivier avec beaucoup de détails.
Le motocycliste a par la suite passé deux semaines à Mexico City avant de rejoindre la côte Ouest pour surfer. Alors qu’il devait ensuite rejoindre la Ville de Popoyo au Nicaragua, Olivier a pris la décision de descendre jusqu’au Panama. « Il me restait 2000 km avant la fin de la route au Panama. C’était quelque chose que je voulais absolument faire. Popoyo, j’y avais déjà été quelques fois. J’ai donc sauté sur l’occasion », explique-t-il.
Une pelletée de péripéties et de belles rencontres
Rouler autant de kilomètres ne vient pas sans mésaventures. Olivier Lefebvre Desrosiers l’a appris à ses dépens. « Situation classique au Mexique, des taureaux qui traversent la rue devant toi, des chiens qui te passent entre les jambes. Il faut être alerte. Les dos-d’âne là-bas, c’est l’enfer. Il y en a partout, même sur les autoroutes. J’ai même vu mon chum en jumper un parce qu’il ne l’avait pas vu », raconte l’ancien paramédic. Il se réjouit toutefois d’avoir été épargné au niveau des crevaisons et des bris majeurs.
En plus de ses péripéties, le Sorelois conservera des souvenirs mémorables de belles rencontres et de paysages, dont La Sierra Norte d’Oaxaca, une autoroute mexicaine avec des « vues à couper le souffle ».
« J’ai monté le volcan Acatenango au Guatemala qui était actif. Un méchant trip qui a duré deux jours. J’ai aussi surfé les vagues à El Tunco au El Salvador et j’ai roulé à Bocas del Toro au Panama », se remémore-t-il.
Rouler à deux
Du Mexique jusqu’au Panama, Olivier a roulé en compagnie de son ami Dean Wink, un Américain qu’il avait connu lors de son passage en Californie. Le Sorelois a aimé partager la route avec cet ingénieur mécanique de profession qui pouvait être d’une grande aide pour entretenir leurs bécanes.
« Il faut être à l’aise en moto pour faire ce genre de voyage. Il y a beaucoup de dangers. C’est donc cool de partager ça avec quelqu’un et c’est beaucoup plus sécuritaire », détaille Olivier.
À la fin mars, lorsqu’il a mis sa moto dans un avion en direction de Montréal, Dean a mis la sienne dans un bateau en direction de la Colombie. « Il veut se rendre en Argentine. J’ai réfléchi à poursuivre avec lui, mais après six mois sur la route, une bonne partie de moi voulait revenir », confie-t-il.
C’est ainsi que le roadtrip de la 2e chance s’est achevé, dans la région du Darién, une zone marécageuse située à la frontière entre la Colombie et le Panama.
Ce n’est que la fin d’un chapitre pour Olivier Lefebvre Desrosiers qui a encore une multitude d’aventures en tête. « D’ici deux ans, je veux partir en truck avec une roof tent faire la section manquante, soit Los Angeles vers l’Alaska », conclut-il.
