« Il y a deux ou trois ans, j’ai décidé d’aller voir la Fondation de l’Hôtel-Dieu de Sorel et de leur dire que je veux ramasser de l’argent pour acheter des lits électriques, des concentrateurs d’oxygène, des fauteuils, des choses qui manquent à domicile, pour aider les patients », a affirmé le Sorelois, qui était le porte-parole du Relais pour la vie, l’an dernier.
M. Gouin explique qu’il est difficile de trouver les fonds pour pouvoir assurer que des patients en fin de vie puissent terminer leurs jours à la maison.
« Les lits électriques, qui peuvent coûter entre 2 000$ et 4 000$, on en a de moins en moins, a déclaré l’infirmier. On parle dans la société d’aujourd’hui de désengorger les urgences. Dans les faits, il faut donner plus de services à la maison. »
Le participant à La Voix, le Sorelois Antoine Lachance, a décidé de se joindre à la cause pour le spectacle.
« Il a accepté de venir faire le spectacle parce que pour lui la cause est importante. Moi, il y a 15 ans, j’ai soigné son père à domicile », s’est rappelé Steve Gouin.
La famille de M. Gouin, Mister Goodfaith et Yann Arsenault font également partie des artistes qui se produiront le 22 septembre. L’organisateur espère récolter entre 1 000$ et 2 000$.
Soins palliatifs à domicile
Steve Gouin est infirmier spécialisé dans les soins palliatifs à domicile depuis 15 ans. L’équipe composée de médecins, d’infirmiers, de travailleurs sociaux et d’auxiliaires familiaux. Il s’occupe d’environ une centaine de patients dans la région.
« Avec mon équipe, on se rencontre autour d’une table et on a tous une paire de lunettes différentes. En concertation, on fait un plan d’intervention pour que ça soit le plus efficace possible pour le patient. »
Quand les services à domicile deviennent impossibles, les patients sont transférés à l’hôpital ou à l’unité Myosotis du Centre d’hébergement de Tracy.
« Le monde est obligé de sortir de chez eux et c’est triste de faire ça, a-t-il déclaré. Il s’en va, tu le vois partir en ambulance, il voit son monde, il regarde la maison qu’il a bâtie. Il y a toute une histoire rattachée à ça qui s’en va, il y a une tristesse là-dedans. »
Pour Steve Gouin, les relations créées sont non seulement bénéfiques pour les patients, mais également pour lui.
« En 15 ans, ils m’ont appris plein de choses, ça change ma vie aussi. Le monde va me demander pourquoi je travaille avec la mort. Non, je travaille avec la vie, jusqu’à la mort. C’est une nuance qui est super importante parce qu’ils sont vivants, ils ont le goût de se raconter. »
D’ailleurs, c’est le cas de Gilles Forget, un patient dont Steve Gouin s’occupe.
« Je suis gâté, a affirmé M. Forget. C’est encourageant de voir l’infirmier. Tu n’es pas tout seul, tu peux te confier à lui. Ça m’a donné confiance. »
M. Forget est serein : il affirme qu’il n’a pas peur de la mort.
« Non, je n’ai pas peur. C’est simplement que mon heure sera arrivée. J’ai toujours dit que j’ai hâte de me reposer. Bien quand ça va arriver, je vais me reposer pour longtemps, a-t-il déclaré, en riant. Je prends ça en riant. Ça va servir à quoi de s’en faire? »
Les billets sont en vente sur le site internet d’Azimut Diffusion. Steve Gouin lance d’ailleurs le défi aux médecins d’avoir le plus de personnel médical présent au spectacle.