29 octobre 2024 - 07:02
Un toxicomane reconnu coupable d’avoir braqué une arme sur sa mère pour avoir sa dose de fentanyl
Par: Jean-Philippe Morin

Un homme de 32 ans de Drummondville a été reconnu coupable d’avoir braqué une arme à feu sur sa mère à Sorel-Tracy et de l’avoir menacée de mort afin d’avoir une dose de fentanyl.

« Le Tribunal ne le croit pas quand il nie avoir braqué une arme. […] Son témoignage n’est ni crédible ni fiable », a tranché la juge Dominique Larochelle, le 24 octobre, en rendant son verdict au terme du procès de Jonathan Pitre, qui faisait face à quatre chefs d’accusation, soit de possession d’une fausse arme à feu, d’avoir braqué une fausse arme à feu, de voies de fait et de menaces de mort.

Dans la nuit du 2 au 3 mai 2024, Jonathan Pitre et sa copine boivent dans un bar de Drummondville, où ils résident. À la fermeture du bar, l’accusé s’aperçoit qu’il a perdu son fentanyl, une drogue qu’il consomme régulièrement comme toxicomane. Il sait que sa mère en a chez elle puisqu’elle en reçoit comme prescription en raison de sa maladie. Il se rend donc, avec sa copine, intoxiqué et en manque de fentanyl, chez sa mère à Sorel-Tracy au petit matin.

Une altercation éclate ensuite entre la copine et la mère de l’accusé. Jonathan Pitre intervient alors en pointant une arme à feu sur le cœur de sa mère et en lui disant qu’il allait la tuer. Cette dernière a alors appelé la police et dénoncé son fils « pour l’empêcher qu’il ne devienne un pire criminel qu’il ne l’est déjà ».

Jonathan Pitre lui a alors écrit un message indiquant que si elle appelait la police, il allait se suicider et qu’elle aurait sa mort sur sa conscience. Il s’est ensuite sauvé dans un motel de la région, donnant un faux nom et payant en argent comptant pour ne pas se faire prendre par la police. Son stratagème n’a toutefois pas fonctionné puisque les policiers l’ont arrêté le lendemain matin.

Jonathan Pitre a plusieurs antécédents en matière de vol, recel, possession d’arme, fraude, introduction par effraction, voies de fait causant des lésions, invasion de domicile, trafic de stupéfiants, bris de probation, évasion d’une garde légale, usurpation d’identité, méfait et entrave.

Pas crédible

Lors du prononcé de la peine, la juge Dominique Larochelle n’a pas été tendre envers l’accusé, qui a d’ailleurs essuyé quelques larmes. « Ses antécédents démontrent qu’il est capable de bafouer les limites les plus légitimes d’autrui. […] Sa malhonnêteté commande une utilisation prudente de son témoignage », a-t-elle mentionné, en sympathisant avec la mère dont elle qualifie le témoignage de « criant de vérité ».

« Même en connaissant sa condition médicale, [l’accusé] n’a aucun scrupule à la priver de sa médication pour assouvir ses propres besoins. Il lui reproche ensuite d’être mêlée pour attaquer sa fiabilité. Il a l’arrogance de lui donner un ordre de sortir de chez elle pour lui fournir du fentanyl en pleine nuit, sans même prendre la peine de la prévenir de sa venue. […] Il s’est comporté de manière erratique, égoïste et impulsive ce jour-là. La preuve démontre qu’il a menti dans cette histoire », a-t-elle ajouté.

Les représentations sur sentence devraient débuter le 30 octobre.

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