26 juin 2024 - 07:01
Un trentenaire reconnu coupable d’avoir leurré deux adolescentes
Par: Jean-Philippe Morin

David Marquis a été déclaré coupable des trois chefs d’accusation auxquels il faisait face le 20 juin, au palais de justice de Sorel-Tracy. Photo tirée de Facebook

Un homme de 36 ans qui a eu des comportements déplacés à connotation sexuelle avec des adolescentes de 14 et 16 ans n’a pas été cru par le juge Denys Noël, qui l’a déclaré coupable des trois chefs d’accusation auxquels il faisait face le 20 juin, au palais de justice de Sorel-Tracy.

David Marquis, de Sorel-Tracy, a donc été reconnu coupable de deux chefs de leurre informatique et d’un chef de transmission de matériel sexuel explicite. Une ordonnance nous empêche de dévoiler le lien entre l’homme et ses victimes.

Concrètement, le trentenaire pouvait frotter le dos des victimes ou leur donner des surnoms inappropriés comme sexy, chérie, beauté ou cowgirl, par exemple. Il leur envoyait également des photos et vidéos de lui-même via les applications Snapchat et Messenger en mode éphémère, si bien qu’elles disparaissaient après un moment. On pouvait parfois lui voir son corps ou même son pénis. « Tu dois être la plus belle sur cette plage, le soleil doit avoir de la misère à te regarder », a-t-il notamment écrit à une des victimes.

La mère d’une victime a tout de même pu capter des photos et conversations qu’elle a aussitôt transmises à la Sûreté du Québec (SQ). Les policiers ont procédé à l’arrestation de David Marquis le 23 novembre 2022. Quant aux infractions, elles se sont étalées entre décembre 2021 et août 2022.

Crédibilité

Lors du procès, l’avocate de David Marquis a tenté de prouver que les victimes n’étaient pas crédibles en affirmant qu’elles ont menti à quelques reprises durant les procédures. Par exemple, lors de l’interrogatoire avec la SQ, une des victimes a mentionné ne pas avoir envoyé de photos intimes à l’accusé, puis elle a changé sa version lors du procès en avouant l’avoir fait « par besoin de plaire », même si elle n’était « pas fière de ses gestes ».

Le juge Denys Noël a malgré tout accordé une grande crédibilité aux victimes. « Il faut prendre en compte leur façon de réagir en cour et le contexte de leurs contradictions et de leurs changements de version. La victime a admis son erreur d’emblée, elle avait peur d’être jugée et de ne pas être crue [si elle disait avoir envoyé des photos]. Elle n’avait pas réalisé l’ampleur de ses paroles et elle a corrigé le tir devant le décorum de la cour. Je crois les deux témoins et je les considère crédibles et fiables », a-t-il mentionné lors de la lecture de son jugement.

Selon le juge Noël, David Marquis a « réussi à faire tomber la barrière psychologique de la victime » et il a « abusé de [son] immaturité ».

David Marquis sera de retour devant la cour le 16 septembre à l’étape des représentations sur sentence. Il n’a pas d’antécédent judiciaire.

image
image